JO 2024 : Turbulences persistantes pour Boston

En dépit d’une légère embellie sondagière, la candidature de Boston (Massachusetts) demeure dans une phase critique, avec un changement plus que probable à la tête de son Comité directionnel.

Déjà pris pour cible par le passé – notamment après la publication des salaires de ses membres et des rémunérations de ses collaborateurs -, le Comité de Candidature est en effet sur le point d’écarter John Fish, actuel Président, dont l’investissement et le manque de charisme sont pointés du doigt par les promoteurs du projet olympique.

De fait, John Fish devrait prochainement laisser la place à Stephen Pagliuca, copropriétaire des Boston Celtics (baskeball) et Directeur général de Bain Capital, mais resterait en soutien de la candidature, notamment en coordonnant le financement de la campagne des deux années à venir.

Stephen Pagliuca et Mitt Romney

La « promotion » de Stephen Pagliuca – vice-président jusqu’à présent – intervient à un moment crucial et ce, même si la venue de Mitt Romney – ancien Gouverneur, ancien candidat à l’élection présidentielle et ex-Président de Salt Lake City 2002 – aurait sans doute permis de donner un second souffle plus rapidement à Boston 2024.

Outre la nomination de Stephen Pagliuca, d’autres changements devraient également intervenir, avec d’une part, l’arrivée de nouveaux conseillers et d’anciens sportifs médaillés olympiques et d’autre part, la mise en œuvre d’une stratégie offensive pour permettre l’entrée en lice de Boston sur la scène olympique – en septembre 2015 – ainsi que la préparation du référendum en novembre 2016.

Signe que la situation inquiète en haut lieu, ces changements au niveau de la gouvernance ont été programmés et décidés par le Comité Olympique des États-Unis (USOC) qui n’entend pas abandonner la partie et qui compte bien remettre la candidature américaine sur les rails, d’autant plus au moment où les villes européennes de Rome (Italie), Hambourg (Allemagne) et Paris (France) affinent leur stratégie respective.

Un événement aurait accéléré la mise en place rapide de ces changements : le discours de John Fish devant la Chambre de Commerce du Grand Boston, mercredi dernier. A cette occasion, le patron de la candidature n’a pas évoqué une seule fois le projet olympique de la principale ville du Massachusetts.

Un impair semble-t-il fatal.

Illustration : Stephen Pagliuca et Mitt Romney (Crédits – NESN)

8 pensées

  1. Cette candidature prend l’eau de partout. L’USOC en est rendu à devoir colmater les brèches et appelé quelques athlètes à la rescousse. Peut-être que le changement sera salvateur. Toutefois, la nomination de Pagliuca semble démontrer que personne ne souhaite véritablement reprendre les rênes du dossier et que les grands noms ne semblent pas vouloir se précipiter à la défense de Boston. Il faudrait un électrochoc pour remettre Boston sur les rails et cela ne semble pas parti pour.

    Avec une candidature bancale, handicapée par un référendum qui aura lieu plus d’un an après l’engagement auprès du CIO, la partie s’annonce très difficile pour la ville. Et Boston n’est pas Londres. L’USOC court droit à une autre claque du même acabit que NYC pour 2012 et Chicago pour 2016.

  2. A moins que moins Boston ne se retire purement et simplement de la course olympique ( je trouve d’ailleurs que novembre 2016 pour le référendum est un peu suicidaire, cela leur laisse sans doute une marge de manoeuvre pour remonter la pente?) il ne faut pas enterrer si vite cette candidature. Boston n’est peut-être pas Londres, mais Londres n’est pas Boston. En matière de lobbying, les américains n’ont rien à envier aux anglais…Et contrairement aux candidatures de NY ou de Chicago, celle de Boston est bien ficelée et originale. Comme dirait Jean-Claude Killy: « Une course olympique se gagne sur les dernières secondes ». Et ce, même si le départ de la course est bancal…

    1. L’exemple de Londres 2012 est d’ailleurs une excellente leçon en la matière. Peu de personnes auraient misé sur Londres au début de la course olympique pour les JO 2012 et finalement… 🙂

  3. Je suis en désaccord sur le fait que la candidature de Boston est bien ficelée. Ses promoteurs peinent considérablement à faire augmenter le soutien au projet dans la ville et dans l’état alentour, suite à des erreurs importantes en matière de communication.

    L’exemple du terrain sur lequel le stade olympique doit être construit démontre que le dossier a des failles majeures. Personne dans le comité de candidature ne semble s’être renseigné sur le fait que le terrain n’est pas libre et qu’aucun plan précis à ce sujet n’a été établi. On frôle l’amateurisme là.

    Sans compter cette idée de référendum en novembre 2016 qui va laisser peser une épée de Damoclès au-dessus de la candidature pendant de très nombreux mois.

    Des membres du CIO se sont publiquement interrogés sur cette candidature. Preuve supplémentaire que Boston 2024 suscite de sérieux doutes.

  4. Boston, avant d’être retenue par l’usoc, a fait une campagne de promotion remarquable. En éclipsant des poids-lours comme Los Angeles ou Washington. Lorsque je dis que c’est une candidature originale, je fais allusion au comité de candidature qui a fait appel aux étudiants des universités prestigieuses de Boston pour établir en partie le masterplan. La grosse erreur de Boston est de ne pas avoir assez informé la population quand au bien fondé du projet. Les habitants de Boston sont très acteurs de leur ville, une frange de la population ne veut clairement pas du système cio. Le mouvement #noboston2024 joue clairement là-dessus, toute la difficulté du nouveau responsable de la candidature sera de rectifier cela. Effectivement, la tâche s’annonce difficile…mais pas impossible. Quand aux membres du cio qui doutent de cette candidature? Ce sont sans doute ces mêmes membres qui voteront pour Boston en 2017! C’est un vote à bulletin secret, qui réserve toujours bien des surprises. Sion 2006, pour ne citer qu’elle, en garde encore un souvenir amer…

    1. Oui, la campagne promotionnelle et d’élaboration du master plan a été remarquable et j’avais souligné cela et les chances de Boston face à ses rivales, dès 2013, alors que nombreux furent ceux qui misaient davantage sur l’experimentée Los Angeles.

      Le nouveau Président se retrouve donc face à un défi. Redonnez le souffle et l’originalité nécessaires pour convaincre non plus l’USOC mais la population, car il est inconcevable de n’avoir que le soutien institutiinnel, d’autant plus pour une candidature aussi forte (stratégiquement parlant).

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