JO 2022 : Présentation du projet d’Almaty (Kazakhstan)

Requérante à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2014, la ville d’Almaty (Kazakhstan) fut toutefois recalée avant de pouvoir faire ses preuves en qualité de candidate face à des adversaires comme Sotchi (Russie), Salzbourg (Autriche) ou PyeongChang (Corée du Sud).

Néanmoins, la volonté du Mouvement olympique kazakh et des autorités locales et nationales ont permis de relancer le rêve olympique en présentant un nouveau projet pour les Jeux de 2022.

Si l’ancienne capitale du Kazakhstan est un temps apparu en position de force à la suite des retraits successifs des candidatures européennes, elle a cependant perdu des points face à Pékin (Chine) compte-tenu de sa faible communication à l’échelle internationale et d’un manque d’expérience en termes d’accueil de compétitions d’envergure planétaire.

Almaty 2022 - vue nocturne

Cet impair pourrait toutefois être compensé par la grande qualité du dossier technique présenté par Almaty au Comité International Olympique (CIO).

Car si elle n’a pas l’expérience d’une ville comme Pékin, Almaty peut toutefois se targuer d’avoir des installations de standing international, une chaîne montagneuse à proximité immédiate sans oublier un soutien institutionnel, économique et populaire évident.

Dès lors, comment ne pas imaginer l’organisation des Jeux d’hiver 2022 sur le sol kazakh, ce qui représenterait une première dans l’Histoire du Mouvement olympique ?

Almaty 2022 se donne en tous cas les moyens logistiques pour parvenir à réaliser son ambition olympique et a intégré son concept dans la stratégie d’aménagement et de développement économique, Kazakhstan 2050. De fait, en élevant la candidature aux JO au rang de priorité nationale, les autorités politiques souhaitent démontrer leur total engagement au service de ce projet majeur pour la ville et la région.

  • SOUTIEN POLITIQUE ET POPULAIRE

Almaty 2022 - soutiens

Ainsi, comme le mentionne le dossier de candidature officiel, la candidature bénéficie d’un appui de la classe politique de l’ensemble du Kazakhstan.

Sur six grands partis politiques représentés à l’échelle locale et nationale, seul le Parti Social-Démocrate national (poids de 1,68% au niveau du pays et 10,62% au niveau local et régional) a adopté une position neutre, les autres formations se déclarant largement favorables au projet.

Ce soutien franc et massif de la classe politique kazakh est un élément déterminant pour permettre la réussite de la candidature, surtout lorsque l’on sait que les autorités chinoises font et feront de même en faveur de la candidature de Pékin.

En ce qui concerne l’adhésion populaire au projet, elle a incontestablement connu une forte progression au cours des derniers mois et des divers sondages réalisés jusqu’à aujourd’hui.

De fait, la première enquête d’opinion avait révélé un taux de soutien de l’ordre de 65% parmi la population du Kazakhstan. Le sondage officiel mené par la suite pour le CIO a corroboré ses chiffres et a même indiqué un léger mieux (66%).

Du 12 au 15 juillet 2014, le sondage réalisé par l’institut Demoscope a confirmé cette tendance à la hausse, constatant un regain d’intérêt pour le projet olympique : 79% des habitants se déclaraient alors favorables à l’idée d’accueillir les JO 2022 contre 10% qui affichaient une opinion opposée.

L’enquête menée récemment pour le compte de la Commission d’évaluation du CIO maintient plus ou moins le niveau des derniers mois, avec un soutien de 78% des Kazakhs.

Au regard de ces différentes données et compte-tenu de l’absence d’opposition au sein de la classe politique, « ni le gouvernement national du Kazakhstan, ni celui de la région d’Almaty, ni la ville d’Almaty n’ont identifié le besoin de procéder à un référendum sur le projet d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2022 et aucun texte officiel n’oblige le gouvernement à en organiser un ».

Cette position n’a rien d’étonnant. Les chiffres fournis par les enquêtes internes et officielles ont apporté des éléments probants d’un soutien massif. Surtout, à l’instar de la Chine, le Kazakhstan n’est pas réputé pour ses qualités démocratiques.

Ce dernier point n’a cependant aucune importance dans le cadre d’une candidature olympique, le recours au référendum n’étant pas établi comme une réglementation olympique. Seules les villes désireuses d’accueillir l’événement sportif peuvent prendre la décision – à risque certes – d’en organiser un, à l’échelle locale ou régionale.

  • ENGAGEMENTS JURIDIQUES DE LA CANDIDATURE

Almaty 2022 - Président du pays

Conformément aux exigences imposées par le CIO, Almaty s’est engagée dans le respect de plusieurs règles relatives à la Charte olympique et au Contrat Ville-Hôte.

Aussi, la cité kazakh précise dans son dossier de candidature, qu’aucun événement majeur ne sera susceptible d’entrer en conflit avec l’accueil des JO 2022 et ce, que ce soit au niveau de la ville même d’Almaty ou de ses sites proposées pour les compétitions.

Almaty 2022 s’engage par ailleurs dans la protection de la marque olympique.

Particulièrement stricte, cette donnée est pourtant essentielle aux yeux du CIO, soucieux de préserver ses prérogatives liées à l’organisation des Jeux mais aussi et surtout, ses intérêts économiques et commerciaux.

Dès lors, Almaty a fait savoir que le Kazakhstan était signataire de l’Arrangement de Madrid concernant l’enregistrement international des marques ainsi que du Protocole relatif à l’Arrangement de Madrid. Cet engagement a pris effet le 25 décembre 1991 et perdure en conséquence aujourd’hui encore.

Les autorités nationales sont par ailleurs liées à la ratification de la Convention Internationale pour la protection des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion. Une réglementation relative à la protection des marques de services et de biens est également en vigueur sur l’ensemble du territoire national.

Almaty a en outre pris l’engagement « d’éradiquer le commerce de rue à proximité des sites des Jeux, d’empêcher la revente non autorisée des billets, d’empêcher la mise en place de sites de retransmission en direct non autorisés […], de contrôler les espaces publicitaires et l’espace aérien », au plus tard avant le 1er janvier 2020.

  • CONCEPT ET DURABILITÉ DU PROJET

Almaty 2022 - Medeu nocturne

Reposant sur la stratégie d’aménagement et de développement Kazakhstan 2050, Almaty 2022 entend profiter de la candidature et, le cas échéant, de l’organisation des Jeux pour moderniser les infrastructures d’hébergement et de transports de la région.

Adopté en 2012, le plan Kazakhstan 2050 vise en particulier à « préserver l’indépendance, favoriser l’unité nationale et la paix, soutenir une société laïque, stimuler la croissance économique, contribuer à l’emploi, garantir l’unité de l’histoire, de la culture et de la langue, maintenir la sécurité nationale tout en contribuant à solutionner les problématiques régionales et mondiales ».

Pleinement intégré à ce plan national, le concept d’Almaty souhaite apporter une modernisation des moyens de transports ainsi qu’une meilleure visibilité et accessibilité des installations sportives. Ces dernières devront en effet pouvoir répondre à la demande croissante de la population, à l’instar des citoyens Chinois avec les sites proposés par Pékin à Zhangjiakou et Yanging.

Mais surtout, le projet olympique d’Almaty semble désireux de contribuer au renouveau environnemental du Kazakhstan qui, au travers de son agenda 2050, entend bien se positionner comme une nation forte en matière de croissance verte.

En effet, plusieurs projets et axes de réflexions ont été abordés au cours des dernières années et commencent à être déployés sur l’ensemble du territoire national, dans un souci d’ouverture ou monde et de modernité.

Parmi les projets instaurés, la mise à niveau des logements et des équipements collectifs est l’un des signaux forts envoyés par le Kazakhstan à ses partenaires commerciaux et au monde.

Les logements seront ainsi doté de nouveaux équipements énergétiques et des services collectifs comme l’eau, le chauffage ou encore l’assainissement et l’électricité. A titre d’exemple, les mesures liées à l’électricité ont déjà obtenues une enveloppe budgétaire de 300 millions de dollars (263,09 millions d’euros), tandis que l’installation de conteneurs enterrés (plus de 1 000 à ce jour) a mobilisé quelques 700 millions de dollars (613,9 millions d’euros).

Des dispositions législatives seront par ailleurs adoptées au cours des prochaines années, afin de réduire le volume des eaux usées, contribuer aux économies d’énergie et à l’efficacité énergétique des logements et des espaces publics.

Mais les particuliers ne seront pas les seuls à bénéficier des projets envisagés par les autorités.

Ainsi, le Programme National pour l’accélération du développement industriel et innovant (19 mars 2010), vise à assurer le développement d’une croissance économique reposant sur l’utilisation des énergies renouvelables. L’objectif affiché par les pouvoirs publics et relayé dans le dossier de candidature d’Almaty 2022, est une réduction de 10% de l’intensité énergétique par rapport au niveau de 2008.

Le Programme National pour le développement de l’éducation 2011-2020 (07 décembre 2010) a lui aussi pour objectif d’inculquer de nouvelles façons de consommer et d’utiliser les ressources énergétiques. Les écoliers et étudiants du pays seront ainsi formés à la compréhension et à l’apprentissage du développement durable.

Ce souci du développement durable – le Kazakhstan a ratifié le Protocole de Kyoto en mars 2009 – a été parfaitement intégré par les promoteurs de la candidature olympique, ces derniers, présentant des sites sportifs existants et opérationnels et ne nécessitant donc pas d’aménagements susceptibles de mettre en péril les espaces naturels environnants.

Bien qu’existantes, les infrastructures devront toutefois se mettre en conformité avec les dernières réglementations internationales, notamment pour entrer dans la catégorie Leadership in Energy and Environmental Design (LEED), tandis que les projets d’aménagement devront préalablement faire l’objet d’une étude d’impact environnemental menée par le Bureau Écologique National.

Almaty 2022 - transport

Au-delà de la problématique du logement, les autorités du Kazakhstan entendent profiter de la candidature olympique d’Almaty, pour accélérer la réhabilitation et la modernisation des installations dédiées aux différents modes de transport.

Ainsi, un programme de développement relatif au transport routier des personnes et des marchandises a été approuvé pour la période 2012-2016 et vise notamment à doter Almaty d’une deuxième ligne de métro et à étendre le réseau de tramway existant (deux lignes actuellement), tout en développant les moyens de transports dits ‘légers’ comme le trolleybus.

Les bus de ville, qui empruntent pas moins de 119 lignes à l’heure actuelle, seront progressivement remplacés par des véhicules électriques ou hybrides. Ce type de véhicules sera d’ailleurs utilisé pour le transport des officiels olympiques et des athlètes lors des JO 2022.

Deux téléphériques sont en outre prévus pour acheminer spectateurs et journalistes jusqu’aux sites de montagne et désengorger les axes routiers qui bénéficieront aussi d’un profond toilettage au cours des prochaines années.

Près de 60 kilomètres de routes nécessitent des travaux permanents (dont plus de 13 kilomètres dans la ville intra-muros), tandis que des plans prévoient la construction de près de 16 kilomètres d’artères urbaines majeures, dont près de 10 kilomètres intra-muros.

Mais si les axes de communication à l’intérieur de la ville semblent en mesure de répondre aux exigences olympiques, la « porte d’entrée » des spectateurs en direction d’Almaty devra toutefois être réaménagée.

De ce fait, l’aéroport international d’Almaty – seul aéroport mobilisé par les promoteurs de la candidature – connaitra d’ici à 2022, un programme d’extension et de modernisation.

Transportant actuellement 4,3 millions de passagers chaque année et dotée de deux pistes d’atterrissage, l’installation située à 30 minutes du centre-ville, aura droit à la création de trois nouvelles portes d’embarquement nationales et une nouvelle porte internationale, ce qui permettra de faire passer le nombre de passagers par heure, de 1 800 à 4 200. Les deux terminaux existants devraient également connaitre une extension afin de gérer le nouveau flux de voyageurs.

Aucune information n’a cependant été communiquée en ce qui concerne le nombre de dessertes supplémentaires. Pour l’Europe par exemple, les aéroports de Londres (6) et Francfort (14) sont parmi les mieux desservis, Paris n’étant pas une destination inscrite sur la liste de l’aéroport d’Almaty.

Point essentiel à souligner, l’ensemble des mesures liées à la problématique des transports est d’ores et déjà planifié dans le cadre de financements alloués par la Ville d’Almaty ou par les autorités régionales et nationales.

  • SITES DES COMPÉTITIONS

Almaty 2022 - plan

Pour ce qui est du concept des Jeux, Almaty propose de mettre à disposition des athlètes, de la Famille olympique et des spectateurs, deux zones géographiques et quatre noyaux de sites : la Zone Urbaine avec le noyau central (pôle de Sunkar) et la Zone de Montagne avec au cœur de cette dernière, les noyaux de Medeu, Tabagan et Ak-Bulak.

Très compact, le plan d’Almaty 2022 se veut comme le plus performant des trente dernières années. Une promesse formulée devant le CIO en janvier dernier et qui semble parfaitement réalisable.

En effet, une partie non-négligeable des infrastructures nécessaires à l’organisation des Jeux est aménagée et opérationnelle, sans compter la qualité des sites proposés en montagne.

Sur 14 sites proposés pour les JO, 8 existent déjà, 3 sont prévus indépendamment de l’obtention de l’événement olympique et 3 devraient être aménagés spécifiquement pour l’occasion.

L’ensemble du dispositif olympique porté par Almaty 2022 serait en conséquence implanté dans un rayon de seulement 30 kilomètres autour du centre-ville, sachant que la majeure partie des installations serait même située dans un rayon de moins de 10 kilomètres du centre d’Almaty.

Cette compacité exceptionnelle est sans conteste le principal point fort de la candidature du Kazakhstan.

Almaty 2022 - Cité Olympique

La Zone Urbaine se situerait au Nord-Est de la ville et aurait la particularité de rassembler dans un même espace, le Village Olympique (5 500 lits), le Village des Médias (4 500 lits), le Centre de Presse, un hôtel 5 étoiles et un hôtel 4 étoiles pour le CIO (400 et 600 chambres), ainsi que des résidences pour les Comités Nationaux Olympiques (CNO) et les Fédérations Internationales (FI). Ces résidences auraient une capacité maximale de 2 125 chambres.

Du point de vue sportif, la Cité Olympique devrait abriter en son sein, l’Arène olympique d’Almaty (12 000 places) conçue pour les Jeux et dédiée aux épreuves de patinage artistique et de patinage de vitesse sur piste courte. Cet équipement de premier ordre est en cours d’édification et devrait être achevé pour 2016.

La Curling Arena (3 000 places), qui prendra position à quelques encablures seulement de la Cité Olympique, est elle aussi en cours de construction et servira pour l’Universiade 2017.

A l’issue de l’événement sportif, les deux arénas seront maintenues, même si une réduction de 4 000 sièges est prévue pour l’Arène olympique.

Almaty 2022 - Arena olympique

Cette Cité Olympique, véritable ville dans la ville avec son restaurant et ses services divers (centre commercial…), serait implantée à 15 minutes du Stade des Cérémonies, de l’esplanade de remise des médailles ainsi que du noyau central et du pôle de Sunkar.

Ces derniers rassemblent d’ores et déjà trois installations existantes : le Complexe de saut à ski de Sunkar, construit pour les Jeux Asiatiques d’hiver 2011 (13 000 places) ; le Stade des Cérémonies (22 000 places mais agrandissement prévu pour porter la capacité à 35 000 sièges) et le Palais des Sports Baluan Sholak, édifié en 1967 pour le hockey-sur-glace (5 000 places et 6 600 places pour les Jeux).

Almaty 2022 - Palais de glace

Dans le cadre des JO 2022, le Centre de glisse (11 000 places) accueillera les épreuves de bobsleigh, luge et skeleton. Intégré au Complexe de saut à ski, il permettra de garantir une proximité des sites, puisqu’il se trouvera également non loin du Centre de ski de fond existant et qui sera également hôte des épreuves de combiné nordique (13 000 places).

Indépendant de ce secteur de la ville, le Palais de glace (12 000 places, ci-dessus) est en cours de construction pour l’Universiade d’hiver 2017 et sera donc opérationnel pour les Jeux. Le tournoi olympique de hockey-sur-glace pourra dès lors s’y dérouler avant que l’enceinte ne soit transformée en salle multifonctionnelle à l’issue des Jeux.

Almaty 2022 - vue projet

Du côté de la Zone de Montagne, trois noyaux ont été dégagés et présentés au CIO afin de garantir des prestations de haute tenue pour les athlètes.

Almaty 2022 - Medeu

– Noyau de Medeu

Le noyau de Medeu se composera de l’Ovale de Medeu, patinoire à ciel ouvert emblématique de la région d’Almaty et dont la réputation n’est plus à faire dans le monde sportif du fait des nombreux records du monde qui y ont été battus (plus de 120). A l’occasion des JO, l’installation sera rénovée afin d’y installer une toiture (6 000 places).

Le noyau de Medeu sera également doté du Parc de Tau qui ouvrira ses portes pour l’Universiade de 2017 et est situé non loin du noyau de Tabagan.

Le Parc de ski alpin de Tau devra être aménagé pour la circonstance et pour pouvoir accueillir les épreuves féminines et masculines de slalom et slalom géant (12 000 places). Ce Parc, qui comptera à terme 6 remontées mécaniques et 35 kilomètres de pistes de ski, sera l’un des principaux héritages des Jeux de 2022.

Le Parc de snowboard et ski acrobatique a également vocation à devenir un haut lieu des sports d’hiver au Kazakhstan. En construction, le parc sera opérationnel pour l’Universiade 2017 et pourra alors accueillir 10 000 spectateurs. Pour les Jeux, le site sera l’hôte des épreuves de cross et de ski slopestyle et de snowboard (slalom parallèle et slalom géant parallèle).

Almaty 2022 - Symbulak

– Noyau de Tabagan

Créée il y a plus de 60 ans, la station de ski de Shymbulak a été profondément remaniée et modernisée en 2010. Pour les Jeux de 2022, la station aurait pu accueillir les épreuves de descente et de Super G féminines et masculines (10 000 places) mais les échanges entre le Comité de Candidature et la Commission d’évaluation du CIO, ont abouti, le 18 février 2015, à certains changements.

De fait, l’ensemble des épreuves alpines se déroulerait dans le Parc de ski alpin de Tau. Cette modification logistique et technique devrait permettre en conséquence, une économie de l’ordre de 100 millions de dollars dans le budget global des JO, soit 87,8 millions d’euros.

La station de ski de Shymbulak ne serait donc plus nécessaire au dispositif olympique d’Almaty 2022.

Comportant déjà une partie des infrastructures utiles aux JO, la station de ski de Tabagan a été hôte des épreuves de saut et de bosses des Jeux Asiatiques 2011. Pour les Jeux d’hiver, elle pourra abriter les compétitions de saut et bosses en ski acrobatiques de même que les épreuves de halfpipe en ski acrobatique et en snowboard. Une rénovation mineur devrait être effectuée avant les Jeux, notamment pour porter sa capacité à 12 000 spectateurs.

Almaty 2022 - centre de biathlon ak bulak

– Noyau d’Ak-Bulak

Le noyau d’Ak-Bulak est quant à lui opérationnel avec l’ouverture en 2010 de l’Arène nordique dédiée au biathlon et au ski de fond. Le site a notamment l’expérience d’avoir accueilli les épreuves des Jeux Asiatiques et dispose de ce fait, des conditions requises pour organiser les épreuves olympiques (jusqu’à 38 000 spectateurs).

Si ces différents sites apparaissent comme des éléments forts du dispositif olympique, ils devront néanmoins être consolidés par l’aménagement de structures d’hébergement et d’accès par les voies routières notamment.

  • VILLAGES DES ATHLÈTES

Almaty 2022 - plan Cité Olympique

Même si aujourd’hui le projet se veut particulièrement compact, les promoteurs de la candidature envisagent d’aménager non pas un mais trois Villages Olympiques.

Cette volonté répond selon eux à une exigence de confort pour les athlètes, compte-tenu de la différence d’altitude (plus de 900 mètres) entre Almaty et les installations montagneuses.

Ainsi, le Village situé dans la Cité Olympique (26,9 hectares à 720 mètres au dessus du niveau de la mer) pourra bien recevoir l’ensemble des participants aux Jeux et ce, afin de permettre à ces derniers de pouvoir profiter des épreuves olympiques en dehors de leurs propres sessions de compétitions.

Outre ce Village de 5 500 places et l’imposante zone résidentielle connexe (16,8 hectares) qui offrira un total de 5 800 nouveaux logements après les Jeux, deux autres structures seront donc aménagées.

Almaty 2022 - Village Olympique Medeu

Situé à 1 675 mètres d’altitude et à 16,5 kilomètres d’Almaty, le site du Village de Medeu sera distant de seulement 250 mètres de l’Ovale qui accueillera le patinage de vitesse et offrira jusqu’à 1 000 lits aux compétiteurs dans des chalets s’étalant sur 4,5 hectares.

Almaty 2022 - Village Olympique Ak Bulak

Édifié à côté de l’Académie Mondiale de Boxe (AIBA), le Village d’Ak-Bulak se trouvera à 35,5 kilomètres de route de la Cité Olympique à Almaty et à 1 410 mètres d’altitude. Situé près de l’Arène nordique, le Village Olympique (8,2 hectares) disposera de 1 060 lits et deviendra après les Jeux, un ensemble résidentiel pour les sportifs en entraînement et pour les touristes.

  • FINANCEMENT ET MARKETING

Afin de financier la construction et l’aménagement paysager et intérieur des trois Villages Olympiques, les autorités prévoient une enveloppe budgétaire de 348 millions de dollars (305,2 millions d’euros), dont 271 millions (237,64 millions d’euros) pour le seul Village d’Almaty. Les travaux seront financés à hauteur de 68 millions de dollars (59,62 millions d’euros) par le Comité d’Organisation (COJO).

Au total, le budget dudit Comité a été fixé à 1,859 milliard de dollars (1,63 milliard d’euros), une estimation « réaliste et prudente » selon les représentants d’Almaty 2022.

Le budget hors-COJO a quant à lui été évalué à 1,636 milliard de dollars (1,434 milliard d’euros), avec une répartition plutôt équilibrée entre le financement public (929 millions / 814,4 millions) et privé (708 millions / 620,7 millions). A l’intérieur de ce montant global, 776 millions de dollars (680,3 millions d’euros) seront nécessaires à l’aménagement des sites olympiques de compétitions et 80 millions (70,14 millions) pour l’organisation des Cérémonies d’ouverture et de clôture au cœur du Stade Central rénové.

Almaty 2022 - hors COJO

Le coût total des Jeux d’Almaty 2022, relativement faible, s’explique en grande partie par l’existence d’infrastructures ainsi que par l’édification en cours d’autres équipements nécessaires à l’Universiade d’hiver 2017. A noter également que le CIO apportera une contribution conséquente et ce, comme il s’y est engagé il y a maintenant plusieurs mois (près de 880 millions de dollars soit environ 771,57 millions d’euros).

Almaty 2022 - parrainage

Pour couvrir les dépenses engendrées par l’événement, le Comité de Candidature d’Almaty prévoit un programme marketing portant notamment sur 600 millions de dollars de recettes pour le sponsoring (526,1 millions d’euros), avec une répartition déjà établie : 400 millions (350,7 millions d’euros) seront générés par les partenaires de premier ordre, 150 millions (131,7 millions) par les partenaires de deuxième niveau et enfin 50 millions (43,9 millions) par les partenaires de troisième niveau.

Outre le sponsoring, Almaty 2022 table sur des recettes de billetterie de l’ordre de 206 millions de dollars (180,65 millions d’euros), sachant que le tarif moyen des billets serait de 106 dollars (93 euros). Au total, 2,1 millions de billets seraient proposés à la vente.

Almaty 2022 - licence

La vente de produits sous licence devrait également permettre de générer au moins 150 millions de dollars de revenus (131,6 millions d’euros), tandis que la loterie olympique pourrait rapporter 20 millions de dollars (17,5 millions d’euros) dans les caisses du COJO.

  • CONCLUSION

Almaty 2022 - saut à ski

Timide prétendante pour 2014, outsider pour 2022, la candidature olympique d’Almaty devra faire preuve d’une communication plus intense et précise afin de séduire au-delà de ses frontières.

Car lorsque l’on se penche sur le contenu technique de son projet, force est de constater que le cité kazakh offre des prestations plus qu’intéressantes et réellement compétitives sur la scène internationale et ce, même si une seule ville lui fait aujourd’hui face.

La compacité du dispositif proposé et présenté au CIO représente un argument pertinent pour organiser des Jeux mémorables.

Surtout, les échanges entre le CIO et Almaty 2022 ont permis au cours des derniers jours de réduire sensiblement le coût prévisionnel des Jeux, avec le retrait du site de Shymbulak. Ce retrait permettra de réaliser une économie non-négligeable et ce, en adéquation avec la volonté du CIO et de son Agenda 2020, visant à réduire autant que possible les coûts en utilisant ou en mutualisant des installations existantes.

Almaty et sa région dispose de vastes étendues naturelles et d’une chaîne de montagnes de toute première qualité (jusqu’à 4 000 mètres d’altitude). Cet atout naturel et l’enneigement conséquent qui s’y manifeste chaque année, sont de nature à convaincre les plus sceptiques de choisir ce projet.

En effet, Pékin et Zhangjiakou ne disposent pas d’une telle qualité, à la fois en termes d’espaces montagneux que d’enneigement.

Régulièrement frappée par des séquences de pollution atmosphérique, Almaty aurait pu souffrir de cet impair mais la situation étant quasi-similaire pour Pékin, les deux cités en course devront donc engager des mesures fortes pour réduire de manière drastique les émissions de gaz à effet de serre.

Illustrations : Crédits – Almaty 2022

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