JO 2026 : Sapporo pense aux Jeux et table sur un coût d’organisation de 3 milliards d’euros

A l’image de la Corée du Sud qui pourrait organiser à quelques années d’intervalle, Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver et d’été, le Japon pourrait également présenter une nouvelle candidature olympique et ce, après l’élection de Tokyo pour accueillir les JO d’été 2020.

De fait, la ville de Sapporo ambitionne depuis quelques mois de présenter un projet olympique pour les Jeux d’hiver de 2026 et a d’ailleurs mené des études économiques et financières pour évaluer le coût d’organisation et les retombées possibles de l’événement.

Sapporo - vue d'ensemble

Hôte de l’édition hivernale 1972 et des Championnats du Monde de ski nordique 2007, la cité nippone estime ainsi à 404,5 milliards de yen (2,834 milliards d’euros), le montant global des dépenses engendrées par l’accueil des Jeux, dont 213,4 milliards (1,495 milliard) uniquement dans l’aménagement des différents sites nécessaires aux compétitions.

Disposant de plusieurs pistes de ski à moins de vingt minutes du centre-ville, avec notamment le Sapporo Moiwayama Ski Area, la région métropolitaine possède également plusieurs équipements hérités des Jeux de 1972, dont les tremplins de saut à ski du Okurayama Jump Hill (jusqu’à 50 000 places) ou encore les installations dédiées aux épreuves de patinage artistique, patinage de vitesse ou hockey-sur-glace.

Enfin, du fait de sa fonctionnalité et de sa capacité (40 476 à 53 845 places), le Sapporo Dôme, stade de football et de baseball dont la construction, au début des années 2000, a nécessité des recherches technologiques avancées, pourrait légitimement faire figure d’enceinte pour les Cérémonies d’ouverture et de clôture.

Les autorités locales et régionales devraient néanmoins effectuer des investissements importants afin de réhabiliter l’existant et de concevoir de nouvelles infrastructures pour permettre l’organisation des JO.

Dans le détail, la principale ville de l’île de Hokkaido et cinquième ville du Japon avec près de 2 millions d’habitants, devrait débourser 99,8 milliards de yen (699,25 millions d’euros) pour le développement des installations sportives, dont 86,5 milliards (608,16 millions) pour les équipements existants.

En outre, afin de pouvoir héberger les athlètes dans des conditions optimales et offrir une couverture médiatique importante, Sapporo devrait s’atteler à l’édification d’un Village Olympique et d’un Centre des Médias pour un coût de 113,9 milliards de yen (798 millions d’euros).

Sapporo Dôme

Du côté des retombées éventuelles de l’événement olympique, Sapporo et le Japon pourraient se partager jusqu’à 1 050 milliards de yen (7,357 milliards d’euros) et bénéficier de 76 000 créations d’emplois.

Si ces chiffres doivent encore être étudiés à l’aune de la concurrence internationale et du contexte économique futur, les autorités politiques et sportives de Sapporo prendront une décision définitive d’ici la fin de l’année 2014, sachant que l’ouverture à candidature devrait pouvoir se faire dès 2017 pour une élection en 2019.

Ayant grandement bénéficié de l’organisation des JO en 1972, Sapporo est restée dans l’Histoire olympique comme étant la première ville hors d’Europe et d’Amérique du Nord, à avoir accueilli les Jeux d’hiver.

Sapporo 1972 - Parc Makomanai

Grâce à l’événement, la ville et sa périphérie se sont dotées d’une quinzaine de sites sportifs répartis dans un rayon de 30 kilomètres.

Si une partie des pistes aménagées pour les épreuves de descente notamment, ont depuis été démantelées et reboisées, plusieurs installations olympiques demeurent, à l’image du Parc de Makomanai qui abrita sur plus de 80 hectares, le Village des Athlètes ainsi que les épreuves de patinage (Anneau de vitesse en plein air de 50 000 places et patinoire couverte de 12 000 places ci-dessous).

Les Cérémonies olympiques se déroulèrent également au sein du Parc de Makomanai, au cœur des deux installations précédemment citées et qui portent désormais le nom de Makomanai Open Stadium et de Makomanai Ice Arena.

D’autres sites sont encore visibles et opérationnels aujourd’hui, comme par exemple le Mikaho Gymnasium (2 000 places) ou le Dôme de Tsukisamu (6 000 places). Ce dernier, devenu centre de congrès et d’expositions, devrait toutefois être détruit l’an prochain en raison de son coût d’entretien élevé.

Sapporo 1972 - Patinoires du Parc Makomanai

Mais les Jeux d’hiver 1972 ont aussi permis à la ville et ses habitants de se doter d’installations et de services divers.

Ainsi, les autorités ont pu engager la rénovation et la modernisation des aéroports de Chitose et de Okadama ainsi que d’une quarantaine d’axes routiers et autoroutiers, tout en engageant la construction des premières lignes du métro sur 45 kilomètres (Nord-Sud / Est-Ouest) mais encore l’édification d’un système de chauffage central régional et de stations de traitement des eaux usées.

Illustrations : Crédits – Office du Tourisme de Sapporo / Rapport officiel des JO d’hiver 1972

15 pensées

  1. Un projet qui saurait séduire et aurait e nombreux atouts susceptibles de trouver un appui du CIO : la villes a un « vieux » passé olympique, revenir à Sapporo plus de 50 après, ce serait dans la logique voulu par Tokyo 2020, qui est d’inspirer une génération de japonnais, comme ce fut le cas avec un combo (déjà gagnant) Tokyo-Sapporo (et si on pousse le symbolisme, devaient même déjà organiser ensemble Jeux d’été & d’hiver en 1940, si la guerre ne les avaient pas devancé…)

    D’autant plus que le Japon n’a pas accueilli de Jeux d’hiver depuis Nagano en 1998 (Jeux qui malheureusement ne sont pas restés dans les mémoires comme les plus « beaux », étant donné que la météo, et en particulier le brouillard ont un peu gâcher une grande partie des épreuves de skis, menant la vie dure aux médias…), cela fera alors 28 ans, une bien assez longue transition (à l’image de la candidature olympique américaine pour les JO 2024, les USA n’ayant également pas reçu les Jeux d’été depuis le même intervalle de temps).

    Maintenant, reste à voir les chances japonaises de les accueillir… Et soyons honnêtes, si sur le papier, tout est parfait (nul doute sur la qualité du dossier qui sera monté sera optimale), mais si on regarde en relief, la contrainte majeure, c’est avant tout la date : Après un tiercé 2018-2020-2022, comment le Japon (ou tout autre pays d’Asie) peut-il s’assurer de les obtenir en 2026 ?

    Clairement, le CIO pourraient craindre en 2026 des retraits de candidatures comme l’a connu l’Europe pour 2022, mais l’Asie ne pourra pas convaincre à tous les coups. N’oublions pas que l’Amérique est dans la course et avance bien ses pions pour la période 2024/2026, et que le CIO choisira peut être cette alternative attirante et sûre (et également pas « trop » dépensière).

    Concrètement, malgré tous ses avantages et aspects séduisants, difficile d’imaginer le Japon l’emporter en 2026. Au lieu de ça, il vaut peut-être encore mieux se focaliser directement sur l’échéance (fort fort lointaine…) de 2030 et au delà, ce qui optimiserait à coup sûr les chances, plutôt qu’une candidature (vaine ?) pour 2026 qui reviendra en principe soit à l’Amérique, soit à l’Europe), d’autant plus qu’avec 2 éditions des JO d’hiver organisé successivement sur le continent, le CIO laissera naturellement leurs chances aux 2 autres continents d’abord : la preuve, après les Jeux d’hiver de 1992 et 1994, organisés tout deux en Europe (successivement en France puis en Norvège), le CIO aura ensuite mis 12 ans pour retourner sur le vieux continent, berceau de l’olympisme, avec Turin en 2006.

    1. Le CIO devrait en effet se tourner vers les USA ou l’Europe pour 2026.

      A l’heure actuelle, et comme j’ai pu le démontrer sur le site, Salt Lake City (Utah) apparaît comme la candidature potentielle la plus redoutable selon moi. Elle dispose des installations nécessaires, a entrepris depuis 2002, une bonne gestion et reconversion des sites et équipements et prévoit un budget organisationnel relativement modeste.

      Reste à voir si l’Europe sera partante pour 2026…

    2. La séquence 2018-2020-2022 condamne le Japon pour 2026 (et aussi la Corée du Sud pour 2028).

      D’autant plus que Doha et Dubaï piaffent d’impatience pour se lancer dans la course aux jeux d’été. Doha sera certainement de la partie pour 2024, alors que Dubaï se prépare déjà pour l’échéance suivante. Sans parler de Shanghai qui pourrait potentiellement viser 2028 ou 2032.

      L’avenir du CIO est en Asie et plus tard en Afrique. Il va falloir s’habituer à voir l’Asie rafler souvent la mise dans les années à venir. Pour le moment, la Chine, la Corée du Sud, Singapour et le Japon se sont partagés le gâteau. Attendez-vous à ce que demain celui-ci soit partagé avec les Émirats Arabes Unis, le Qatar et un jour prochain l’Inde, l’Indonésie ou la Malaisie, sans oublier le Viêt-Nam ou l’Iran.

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