JO 2024 : François Hollande favorable, Anne Hidalgo prudente

Ce jeudi, dans le cadre de son intervention télévisée face aux Français, le Président de la République, François Hollande, a évoqué la possibilité pour la France, de déposer une candidature à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024. Le Chef de l’État avait déjà exprimé son point de vue en marge des JO de Londres 2012.

« Je suis favorable à ce que la ville de Paris, si elle le décide, présente sa candidature pour les Jeux Olympiques de 2024.

C’est très important parce que ça sera un moment de ferveur et surtout, ça fera plein d’équipements avant, plein d’emplois, plein d’industries qui pourront se montrer ».

Cette prise de position était censée clôturer une semaine riche sur le plan de l’éventuel projet français.

En effet, mardi matin, le Comité Français du Sport International (CFSI) présentait un point d’étape dans le cadre de l’étude d’opportunité et de faisabilité menée jusqu’au mois de janvier 2015.

Anne Hidalgo

Toutefois, ce vendredi, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, a souhaité préciser certains aspects de la réflexion qui est la sienne et celle du mouvement olympique actuellement. Absente de son programme de candidate aux élections municipales de mars dernier, l’idée d’une candidature portée par la capitale, a depuis été marquée par un relatif manque d’enthousiasme de la part de la Première Magistrate.

Aujourd’hui, Anne Hidalgo a ainsi rappelé que « rien ni personne ne me fera changer de calendrier et de méthode en ce qui concerne la candidature de Paris aux Jeux Olympiques pour 2024 ou 2028.

Rien ni personne ne me fera varier parce que je sais que trop l’enthousiasme, l’idéal olympique et des grands événements, c’est quelque chose que nous portons tous. Mais ces événements sont des événements que nous avons construits avec méthode.

Il faut une méthode, il faut un calendrier. Avoir des rêves, c’est magnifique. Les réaliser, c’est encore mieux. Chacun sait ici que nous avons l’expérience de trois candidatures parisiennes, pour 1992, 2008 et 2012. Il faut de la méthode et se poser les bonnes questions avant de s’engager.

Permettez-moi de rendre hommage au mouvement sportif et olympique français, à la méthode qui me parait à la fois porteuse d’enthousiasme et de méthode objective. Se poser les bonnes questions : comment trouver une méthode gagnante, car il n’est pas question d’avoir une candidature de témoignage. Je ne suis pas dans la surenchère et je ne suis pas dans la couse après des rêves que je ne saurais pas rendre réalistes et concrets pour l’ensemble de nos concitoyens parce que je sais aussi ce qu’il se passe quand le rêve se fracasse à la dure réalité.

Il faut suivre la méthode telle que nous propose le mouvement olympique et sportif français. Cette méthode est très claire avec des groupes de travail, auxquels nous participons. Moi-même, j’ai rencontré les responsables à plusieurs reprises, et j’ai encore plusieurs rendez-vous dans les semaines qui viennent. Ce travail de fond est indispensable pour fixer la stratégie et le contenu d’une éventuelle candidature. Ces groupes de travail, ce calendrier, c’est agenda-là, rendront leurs conclusions au mois de janvier. Je me tiendrai à ce calendrier et j’invite chacune et chacun à le respecter comme je le fais moi-même.

Si nous voulons avoir des chances de réussir, que ce soit en 2024 ou 2028, il nous faut adopter cette méthode sérieuse et rigoureuse. Mais je pose trois conditions essentielles : l’éthique et la transparence ; avoir un modèle économique nouveau pour porter cette candidature et enfin, à partir des propositions faites en janvier, nous pourrons décider en connaissance de cause, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Je ne suis pas pour des décisions hâtives prises sur le coup de l’émotion. Il faut de la raison ».

11 pensées

  1. Ce sont des très bonnes nouvelles. La mairesse de Paris fait preuve de responsabilité et je ne doute pas que si toutes les conditions sont réunies, elle portera le dossier avec beaucoup d’enthousiasme, en voulant gagner.

    Paris 2024 se profile de plus en plus à l’horizon. Et si la ville est candidate, elle sera à coup sûr une prétendante très très solide pour la victoire. Il sera vraiment difficile au CIO de lui dire à nouveau NON.

  2. En effet, on voit une évolution dans le discours de Mme Hidalgo. Moins sur la défensive et plus sur la réflexion et la discussion. Possible que les 1ers résultats de l’édude d’opportunité et de faisabilité ait eu un impact positif sur les parties prenantes au niveau politique (d’où le fait que le point ait été abordé hier lors de l’élocution télévisé de M. Hollande).

    Maintenant, reste à savoir si les Français seront convaincus du bien fondé de la chose. Il y aura toujours des contres, et cela pourrait s’avérer fatal à la candidature parisienne (qui pourrait souffrir d’une image plus « ambition politique » que celle d’un « méga-événement sportif, touristique, économique et médiatique »…)

    1. Je partage ton point sur le fait de savoir si les Français vont embarquer dans l’aventure ou pas.

      Pour cela, il va falloir une large campagne de communication nationale pour démontrer que les Jeux peuvent être un excellent investissement à long terme. Il faudra aussi que les sportifs soient les seuls que l’on voit à l’avant-plan. Exceptée la mairesse de Paris si elle décide de tenter l’aventure, toutes les autres personnalités politiques devront être en retrait.

      Mais vu le pessimisme régnant actuellement dans le pays, ce sera vraiment difficile de les convaincre.

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