JO 2024 : « Berlin offre les meilleures conditions pour des Jeux durables »

Ce lundi, Berlin et Hambourg ont dévoilé leur projet respectif pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été 2024.

La capitale fédérale allemande, forte de son expérience majeure dans l’accueil de grands événements internationaux, espère bien damer le pion à sa rivale et être désignée par le Comité Olympique Allemand (DOSB), le 06 décembre prochain.

Pour y parvenir, Berlin mise sur ses infrastructures existantes – dont le Stade Olympique ou le Vélodrome – ainsi que sur son projet de développement d’un nouveau quartier en lieu et place de l’aéroport Tegel.

Selon le Maire de la ville, Klaus Wowereit et le Sénateur en charge des Affaires Intérieures et des Sports, Frank Henkel, le document présenté aujourd’hui est l’occasion pour Berlin de développer « une première image de ce que pourrait être les Jeux Olympiques et Paralympiques ici. Nous décrivons de manière rigoureuse l’offre de Berlin pour les Jeux : engagée et diversifiée, populaire et durable, ouverte d’esprit et riche émotionnellement.

Nous sommes convaincus que les citoyens seraient heureux si nous pouvions réussir, dans un effort commun avec le DOSB, à ramener en Allemagne l’événement olympique.

Il est important pour nous de rappeler qu’une candidature olympique de Berlin doit ouvrir le dialogue entre la société, le sport et la politique. Berlin offre les meilleures conditions pour des Jeux excitants et durables.

Notre ville dispose d’une grande expérience avec l’organisation de grands événements sportifs : la Coupe du Monde de football 2006, les Championnats du Monde d’athlétisme 2009 ou encore le Marathon annuel de Berlin et ce ne sont là que quelques exemples. Ajoutez à cela l’excellente infrastructure de la ville : Stade Olympique et nombreuses installations d’ores et déjà existantes.Le système de transport est déjà prêt pour les Jeux Olympiques.

Plus de 180 nationalités sont ici représentées et plus de 11 millions de personnes visitent chaque année la capitale allemande. Berlin sera l’hôte d’un monde moderne et cosmopolite ».

Berlin 2024 - Village Olympique

Comme indiqué précédemment, Berlin propose d’établir son Village des Athlètes sur l’emplacement de l’aéroport Tegel. Cet espace pourrait permettre l’implantation d’une zone résidentielle (5 000 appartements après les Jeux) et d’un centre de recherche scientifique, ce qui assurerait un parfait héritage pour la ville et ses habitants.

Comme le mentionne en outre le document de présentation du projet berlinois, le Village Olympique serait un espace « urbain compact, bien desservi par les transports, un espace vert et un quartier viable offrant tout le confort aux athlètes puis aux Berlinois ».

Berlin s’avance même à imaginer la dénomination de ce nouveau quartier où l’empreinte environnementale serait au cœur de l’aménagement : Jesse Owens, du nom de l’athlète noir qui défia Adolf Hitler dans l’enceinte du Stade Olympique de Berlin en 1936 ou bien Pierre de Coubertin, fondateur du Comité International Olympique (CIO) et rénovateur des Jeux Olympiques en 1896.

En ce qui concerne l’aménagement des sites olympiques, Berlin propose d’utiliser 15 sites existants, de construire 6 nouvelles installations et d’équiper 9 infrastructures temporaires tout en valorisant son patrimoine architectural (Porte de Brandebourg, Reichstag…).

Berlin 2024 - graphique

Le Stade Olympique et ses 74 000 places seraient sans surprise mobilisés pour accueillir les Cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux ainsi que les épreuves d’athlétisme et la finale du tournoi olympique de football. Aménagé pour les Jeux de 1936, l’Olympia Stadion fut par la suite réaménagé et rénové pour permettre l’organisation des principales rencontres de la Coupe du Monde de football en 2006.

Aujourd’hui, l’enceinte sportive s’inscrit comme l’un des lieux emblématiques de la capitale allemande et est d’ailleurs l’un des sites les plus visités de la ville.

Hôte récente des Championnats d’Europe de natation, la ville de Berlin prévoit d’utiliser la Schwimm-und Sprunghalle (5 000 places) pour héberger les compétitions de plongeon. La Piscine Olympique de Berlin – située à quelques mètres du Stade Olympique – serait organisatrice des rencontres de water-polo (5 000 sièges). Les épreuves de natation et natation synchronisée seraient en revanche organisées au cœur d’une nouvelle enceinte : la Schiwmmhalle (12 000 places).

Construit dans le cadre de la candidature olympique de Berlin pour les Jeux de l’An 2000, le Vélodrome serait l’écrin adéquat pour les épreuves de cyclisme sur piste et ce, en présence de 5 500 spectateurs.

Quelques unes des infrastructures emblématiques de Berlin seront par ailleurs intégrées au dispositif général, puisque la célèbre arena O2 World (15 000 sièges) serait le site dédié aux phases finales de basket-ball ainsi qu’aux compétitions de gymnastique et trampoline.

Le SportForum, deuxième plus grande installation sportive de Berlin, serait pour sa part un espace multifonctionnel consacré aux épreuves de handball (10 000 places), de badminton, gymnastique rythmique (5 000 places) ou encore au taekwondo (5 000 places) et au tir à l’arc (4 000 places).

L’utilisation du stade et de trois halls adjacents permettraient de fait d’accueillir plusieurs épreuves dans un espace relativement compact à l’image également des installations de l’aéroport Tempelhofer : 6 000 sièges pour la boxe, 12 000 pour le beachvolley et plus de 10 000 pour le tennis.

Les différents sites implantés à Berlin – le football et la voile étant prévus dans des collectivités limitrophes – seraient situés à 35 minutes maximum du Village Olympique.

Mais en dépit de l’existence de la majeure partie des installations nécessaires aux JO, le concept éclaté en divers points de la ville pourrait pénaliser la candidature de Berlin, surtout si d’autres villes viennent à présenter des projets centrés autour de deux voire trois pôles principaux.

Berlin 2024 - Plan

Volontairement économe, le projet berlinois prévoit un investissement de l’ordre de 2 milliards d’euros, dont 1,5 milliards pour la réalisation des installations nouvelles et l’aménagement et le démontage des équipements temporaires. 500 millions seraient ensuite prévus pour la mise à niveau des sites d’entraînement (250 millions d’euros) et la rénovation des infrastructures existantes (250 millions).

Malgré ce budget prévisionnel relativement faible, les promoteurs d’une candidature de Berlin envisagent de solliciter l’appui financier de l’État Fédéral dans le but de partager les coûts et de réduire la participation de la ville.

Concernant le financement de la candidature olympique, les autorités berlinoises tablent sur une dépense de 50 millions d’euros. A l’instar du budget prévisionnel, les pouvoirs publics régionaux et fédéraux pourraient être mobilisés pour atteindre la somme désirée, sans oublier une participation de partenaires privés.

Enfin, pour ce qui est de la participation du public, la récente enquête menée par la ville de Berlin sur son site internet, a permis de démontrer que 52% des citoyens pourraient participer à la mise en oeuvre des Jeux dans leur ville, tandis que 76% estiment que les JO doivent s’adapter à la physionomie de la cité et non l’inverse.

Basant son concept sur l’héritage olympique et le développement durable, Berlin 2024 constate par ailleurs que 84% des sondés considèrent ces notions comme particulièrement importantes alors que dans le même temps, 85% estiment que la rénovation des installations existantes est plus judicieuse que l’aménagement de nouveaux sites.

Illustrations : Projet de candidature de Berlin 2024

13 pensées

  1. Un projet qui a de la classe, c’est certain !

    Avec son projet très urbain, ses nombreuses infrastructures, ses ambitions durables et son budget prévisionnel faible, le projet a tout pour réussir.

    Ce qui me frappe, c’est de voir combien ces infrastructures sont utilisés et réutilisés… C’est la preuve d’une qualité allemande en matière de savoir faire pour l’héritage. De même, je suis « fasciné » de voir que le Vélodrome, bâti pour l’année 2000, a bel et bien été construit ! C’est bien différent de la France, qui renonce généralement à ses projets quand elle connait un échec.

    Après, concernant le côté disparate des sites, qui peut être gênant compte tenu de l’emplacement du village olympique, est-ce rédhibitoire ? Je ne pense pas. L’expérience des athlètes peut rester excellente si d’autres détails sont soignés.

    Reste à attendre décembre. Une date qui ne doit rien au hasard, puisque la réunion du CIO à Monaco aura lieu seulement 2 jours après… Ce qui veut bien dire que l’avancée du projet allemand pourrait servir d’exemple pour faire avancer les discussions !

  2. Fabien, je suis d’accord avec toi. C’est un projet de grande qualité qui pourra sans nul doute convaincre le CIO.

    Le seul point négatif qui m’a un peu sauté au visage est effectivement un trop gros éparpillement des sites. Face à une concurrente qui proposerait un projet plus compact, pas sûr que Berlin arriverait à convaincre. Même si je n’ai aucun doute sur la faisabilité des choses et l’efficacité allemande.

    « C’est bien différent de la France, qui renonce généralement à ses projets quand elle connait un échec »…Le Vélodrome national est sorti de terre. Le POPB va être rénové en profondeur. La base nautique de Vayres-sur-Marne est en construction. Sans compter la construction du grand stade de rugby et de l’Arena 92, la rénovation du Parc et de Roland-Garros. Je pense que la France est sur le bon chemin.

    Les seuls points négatifs que je vois dans ce dossier de Berlin sont les suivants:

    – Éparpillement des sites.
    – Possible opposition des écologistes allemands. Connaissant leur puissance, pas sûr que le dossier ne soit pas égratigné au passage dans les mois qui viennent.
    – Opposition populaire à prévoir? Est-ce que le référendum prévu sera positif? Avec un résultat de 54-55% pour le OUI et un soutien populaire faible, Berlin aura du pain sur la planche.
    – Bach doit faire attention à ne pas trop soutenir cette candidature. S’il est impossible qu’il reste neutre, trop de pression de sa part pourrait décider les votants à infliger une claque à la candidate allemande.
    – L’inconstance des candidatures allemandes (aucune pour les JO d’été n’est arrivée sur la short-list depuis 2000), alors que certains comme la France, la Turquie ou les Etats-Unis ont été nettement plus présents comme candidats. Bach ne peut pas arriver et dire, je suis président, l’Allemagne est candidate, alors élisez-nous!
    – Un président allemand et une candidate allemande victorieuse…cela pourrait décourager d’autres villes, déjà pas très nombreuses…
    – À part cela, pas grand chose…

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