Une étude sur l’impact réel des JO 2004 sur l’économie grecque

Dix ans presque jour pour jour après l’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été à Athènes (Grèce), la Fondation pour la Recherche Économique et Industrielle (IOBE) a décidé d’entreprendre un audit sur le coût réel de l’événement.

A l’initiative de Gianna Angelopoulos-Daskalaki, ex-Présidente du Comité d’Organisation, cette étude doit permettre de délimiter « l’empreinte que les Jeux Olympiques de 2004 ont eu sur l’économie grecque.

Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de recherche scientifique détaillée sur l’impact global de la manifestation ».

Dans la ferveur ayant suivi la désignation de la capitale grecque en 1997, les organisateurs ont pris un retard sans précédent dans l’aménagement des sites sportifs, notamment le Parc Olympique de Maroussi.

Ce dernier, imaginé par l’architecte espagnol Santiago Calatrava – par ailleurs concepteur du projet de « Città dello Sport » à Rome (Italie) – se voulait le symbole de la renaissance et de la modernité de la ville. Il est devenu depuis, l’illustration du gigantisme des Jeux et du manque de planification des autorités grecques. Celles-ci n’ont que partiellement envisagé la reconversion des infrastructures olympiques ce qui a conduit la majeure partie des sites à l’abandon.

Athènes 2004 - Baseball stadium

Début 2012, l’ancien Président du Comité International Olympique (CIO), Jacques Rogge, avait reconnu, dans une interview au quotidien « Kathimerini », la responsabilité des Jeux dans l’accroissement de la dette grecque :

« On peut aisément dire que les Jeux de 2004 ont joué leur rôle.

Si l’on regarde la dette extérieure de la Grèce, on peut attribuer aux Jeux jusqu’à 2 ou 3% de celle-ci ».

Au total, le coût des Jeux d’Athènes 2004 se serait élevé à 8,5 milliards d’euros selon une étude du Ministère des Finances en date de 2013.

Néanmoins, les données alors exposées ne prenaient pas en compte les investissements liés aux équipements non-sportifs ou encore à la mise en valeur du patrimoine archéologique de la ville, comme par exemple l’aménagement de circuit pédestre.

Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui s’accordent sur le chiffre de 13 milliards d’euros pour qualifier les dépenses olympiques d’Athènes.

Un coût sans précédent pour l’époque. Certes, les Jeux de Pékin 2008 et de Sotchi 2014 sont venus s’inscrire dans l’Histoire comme les plus onéreux, mais à l’échelle d’un pays comme la Grèce, les Jeux de 2004 sonne comme un immense gâchis.

Il faut dire que le CIO avait fait un pari ambitieux en attribuant les Jeux d’été en 1997. Jamais un pays si petit n’avait eu l’honneur d’organiser le plus grand événement de la planète. Dix ans plus tard, ce pays en paie encore le prix.

Illustration : Vue globale du terrain de baseball et des tribunes attenantes (Crédits – Milos Bicanski / Getty Images)

5 pensées

  1. peut on réellement imputer la situation financière de la Grèce à l’organisation des jeux Olympiques ? quels sont les indicateurs quantitatifs qui plaident pour ce constat ?

    1. L’organisation des JO 2004 a pesé sur la situation financière de la Grèce mais n’est pas le maux principal de toutes les difficultés du pays.

      En effet, déjà lors de sa candidature aux JO 1996 – les Jeux du Centenaire finalement attribués à Atlanta (Etats-Unis) – Athènes avait été pointé du doigt concernant les carences économiques de la Grèce.

      Pour 2004, les retards constatés dans l’aménagement des sites ont accru de manière significative la facture globale : travail nocturne, délais serrés (quelques semaines voire jours pour certains sites)…

      Au final, seuls les propos de l’ancien Président du CIO Jacques Rogge permettent de déterminer l’impact des JO 2004 : 2 à 3% de la dette extérieure du pays. Ce qui vient à confirmer plus ou moins le chiffre de 13 milliards d’euros de dépenses.

      L’audit en cours, et qui s’achèvera à la fin de l’année 2014, devrait permettre d’affiner ce constat et d’apporter des éléments plus précis, tant aux partisans des JO qu’aux détracteurs.
      Il ne faut pas oublier en effet que malgré l’impréparation évidente au niveau de la planification, les organisateurs et les autorités nationales ont permis la réalisation d’infrastructures majeures en particulier dans le domaine des transports : périphérique autoroutier Attiki Odos, tramway, métro…

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