JO 2024 : Une candidature olympique étroitement liée au destin du Grand Paris Express

Si la France décide, à l’automne prochain, de se porter candidate à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024, elle pourra compter sur un certain nombre d’infrastructures.

L’Hexagone possède en effet des installations sportives de qualité et d’envergure internationale, à l’image du Stade de France – potentiel site des Cérémonies olympiques et des épreuves d’athlétisme -, du complexe tennistique de Roland Garros, du récent Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines ou encore de son conséquent parc de stades de football, dont une partie est actuellement mobilisée pour l’Euro 2016.

Mais la France dispose également d’infrastructures de transport modernes et capables de gérer le flux de passagers et de voyageurs des Jeux Olympiques. La région parisienne possède ainsi deux aéroports internationaux – Roissy-Charles de Gaulle et Orly – ainsi qu’un aéroport susceptible d’accueillir les officiels et les membres du Comité International Olympique (Le Bourget).

Toutefois, l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, avait lancé un défi majeur pour la rénovation et la mise à niveau des installations de transport en commun (lignes de métro et de RER). Son idée ? Le Grand Paris Express.

Paris 2024 - aéroport Roissy Charles de Gaulle

Cet équipement, dont le coût est aujourd’hui estimé à près de 30 milliards d’euros, doit à terme permettre de relier l’ensemble des points stratégiques de la région francilienne et s’intégrer de manière harmonieuse dans le paysage environnant, avec la construction de nouvelles zones d’habitat, de nouveaux bureaux, commerces et de nouvelles gares.

Mais ce projet ambitieux, qui s’inscrit directement dans le cadre du Grand Paris – cette métropole moderne qui doit voir le jour le 1er janvier 2016 – a pris du retard compte tenu des engagements non-tenus ici et là ainsi que du changement de majorité. Cette dernière, alors conduite par l’ancien Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, avait en effet souhaité apporter sa pierre à l’édifice, en modifiant certaines dispositions et en découpant les différents tronçons préétablis.

Aujourd’hui, l’actuel locataire de l’Hôtel Matignon, ex-Maire d’Évry et ex-Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a décidé de reprendre les choses en main en s’impliquant personnellement dans la mise en chantier du projet.

De fait, celui qui est régulièrement comparé à Nicolas Sarkozy, du fait de son attachement à l’image qu’il donne et à son tempérament, entend désormais suivre à la lettre l’état d’avancement du projet qu’il a récemment requalifié de « Grand projet métropolitain ».

Concrètement, Manuel Valls souhaite une accélération des différents chantiers et mise notamment sur l’inauguration de trois lignes du Grand Paris Express en 2024, soit trois ans avant la date initialement prévue. L’aéroport de Roissy pourrait pleinement bénéficier de l’ouverture de la ligne 17 tandis que celui d’Orly serait desservi par la ligne 14. Enfin, le futur pôle de Saclay (Essonne) serait lui aussi relié à Orly grâce à la ligne 18.

Un autre projet serait quant à lui maintenu en l’état et dévoilé pour 2017, à savoir la modernisation du réseau actuel, notamment pour le RER. D’un coût de 6 milliards d’euros, les connexions rénovées ont été envisagées pour 2017. Reste maintenant à tenir cette promesse ambitieuse.

Quoiqu’il en soit, l’ensemble de ces projets sont de nature à concrétiser une candidature olympique de Paris – ou plus judicieusement, du Grand Paris – en servant de tremplin idéal à la mise en œuvre de chantiers dans le domaine du logement ou bien évidemment du sport.

Paris 2024 - gare Roissy Charles de Gaulle

Un défi demeure cependant à relever : celui du financement.

Le Gouvernement avait récemment affiché son hostilité à la hausse de la taxe de séjour hôtelière souhaitée et portée par les élus franciliens et par la Maire de Paris, Anne Hidalgo. Les hôtels de la capitale s’étaient inquiétés de cette éventualité. La Mairie de Paris souhaitait pourtant son adoption, afin de garantir le plein financement du Grand Paris Express.

Ce rejet n’est que la suite d’un autre rejet. Il y a quelques semaines, la Ministre de l’Ecologie et du Développement durable, Ségolène Royal, avait ainsi annoncé l’annulation de la mal-aimée « éco-taxe ». Cette dernière devait également permettre d’apporter un coup de pouce financier au projet francilien en octroyant une enveloppe annuelle de 200 millions d’euros.

De nouvelles recettes doivent donc être trouvées par les pouvoirs publics. L’emprunt que doit contracter la Société du Grand Paris (SGP) à hauteur de 20 milliards d’euros ne suffira pas. Il faudra d’autres engagements pour parvenir à boucler un financement aujourd’hui hasardeux.

Si l’on ajoute à cela la réticence de la Maire de Paris à apporter un quelconque financement de la ville à l’éventuelle candidature olympique, celle-ci devra s’appuyer au maximum sur les engagements gouvernementaux, si engagements il y a.

Réponse, d’ici la fin de l’année.

Illustrations : Roissy-Charles de Gaulle (Crédits – Société du Grand Paris / Pierre-Olivier Deschamps, Agence VU)

22 pensées

  1. Beaucoup de projets… Ce qui est très positifs pour l’avenir de Paris, du Grand Paris, et même du pays…

    Mais en effet, tout ne reste qu’à l’état de projet. Aucun engagement n’a été pris… Et le risque, sachant qu’un tel projet est particulièrement lié à la candidature olympique, c’est que ça ne reste qu’un doux rêve qui ne se réalisera pas en cas d’échec des études actuellement en cours, ou de la candidature elle-même si la France se prononce favorablement et entre dans la course… Un cas de figure qui n’est pas nouveau hélas car cela c’est souvent vu lors des différentes candidatures.

    Il faut alors espérer qu’un tel projet ne se construise pas que sur la simple base des JO 2024, mais bien que ce projet ait sa propre opportunité d’exister si l’événement ne se fait pas. Et auquel cas, s’appuyer alors sur un édifice existant plutôt que sur un projet hypothétique pour vanter les mérites d’une candidature française. Si le gouvernement accepte de soutenir un tel projet, et parvient à trouver de vrais fonds sans grand emprunt, cela pourrait être un grand succès, aussi bien pour le gouvernement, que pour Paris, que pour les Jeux Olympiques

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