JO 2016 : Madrid, ville de substitution ?

En 2009, Madrid (Espagne) avait rejoint Rio de Janeiro (Brésil) au dernier tour de scrutin lors de l’élection de la Ville Organisatrice des Jeux d’été de 2016.

Cinq ans plus tard, face aux retards importants rencontrés par la ville brésilienne, le Comité International Olympique (CIO) envisagerait de relocaliser l’événement sportif au cœur de la capitale espagnole et ce, dans un souci de sécurité.

Malgré la nécessité de réaliser quelques aménagements temporaires, Madrid possède en effet 80% des infrastructures indispensables à la tenue des Jeux. Cette donnée non-négligeable et la persévérance madrilène – candidate pour 2012, 2016 et 2020 – pourraient s’avérer payante dans le cas où l’institution olympique déciderait de retirer l’organisation à Rio.

Selon des sources citées par le site Extra Confidencial, « le Comité International Olympique a déjà tenu des réunions secrètes avec les autorités espagnoles, dont le Président du Comité Olympique Espagnol (COE), Alejandro Blanco.

Ces réunions secrètes ont également été organisées en présence de représentants de la ville de Madrid.

La capitale de l’Espagne dispose de plus de 70% des installations nécessaires aux Jeux et pourrait aussi s’appuyer sur des sites alternatifs dans d’autres villes d’Espagne.

Les installations sont presque toutes achevées. Il ne manque plus qu’un Village Olympique, près de l’aéroport Adolfo Suarez et d’autres sites temporaires ».

Travaux - Stade de la Peineta - Madrid

Le scénario catastrophe d’une délocalisation des JO 2016 n’est pas nouveau. Récemment, la presse internationale s’interrogeait en effet sur la pertinence de solutions de rechange incarnées par Londres (hôte des JO 2012) et Moscou (hôte des JO 1980).

Quoiqu’il en soit, selon plusieurs sources, le CIO ne prendra aucune décision avant la fin de l’été, le temps d’évaluer et d’analyser la réussite – ou non – de l’organisation de la Coupe du Monde de football au Brésil ainsi que la poursuite éventuelle des mouvements sociaux.

Confrontée à des retards sans précédent dans l’Histoire des Jeux Olympiques, la ville de Rio de Janeiro essuie des critiques acerbes de la part de la presse mondiale et des experts olympiques. Dernièrement, un membre influent du CIO avait notamment signifié n’avoir jamais connu pareil retard dans l’organisation des JO. A deux ans de l’événement, la ville brésilienne n’aurait achevé que 10% des infrastructures tandis que le Parc Olympique de Deodoro – le deuxième plus important après celui de Barra – n’a toujours pas émergé.

Même Athènes (Grèce) n’avait pas enregistré une telle défaillance au même stade de planification :

« Athènes 2004 avait réalisé 40% des infrastructures et des stades.

Londres 2012 avait fait 60%.

Le Brésil est à 10% et il ne reste à présent que deux ans ».

Illustration : Travaux d’avancement du Stade de la Peineta à Madrid (Crédits – Extra Confidencial)

6 pensées

  1. Un scénario qui semblerait être idéal pour Madrid et le CIO aux vues de nombreux problèmes que pose Rio… Mais est-ce vraiment bien et intelligent de la part du Comité International Olympique de faire ça ?

    En effet, après tous les sacrifices (financiers) réalisés par le Brésil depuis 2009, tout l’argent dédié uniquement aux JO… Leur retirer les Jeux à 2 ans de l’événement, ce serait un suicide pour l’organisme ! Le Brésil, et peut-être le reste d’Amérique du Sud, perdrait tout espoir et envie d’organiser dans un avenir proche les Olympiades. Dans de nombreux pays, on accablerait non pas les organisateurs malheureux des JO 2016, mais les représentants du CIO, on exigerait la démission de Bach… Et les grandes villes internationales seraient de plus en plus réticente à l’idée de candidater si elles savent qu’on peut leur retirer les Jeux à 2 ans de la date butoir…

    Il faudrait envisager un véritable scénario catastrophe lors de la Coupe du Monde au Brésil pour que cela se fasse de façon acceptable aux yeux de la scène internationale.

    Sans parler de la tâche incroyable qui incomberait à l’Espagne en moins de 2 ans. Certes les infrastructures sont là. Mais il faudrait faire des améliorations pour les rendre plus modernes, plus sûres… Il manque toujours un stade olympique… Et d’un point de vue marketing-communication, il n’y a rien : ni logo, ni investisseurs, ni partenaires (hormis les grosses pointures qui sont les sponsors officiels du CIO)… Au final, ces JO seraient fait dans la panique, et plein de choses ne seraient pas optimales… Au risque de mettre l’Espagne et Madrid dans un situation très inconfortable économiquement.

    1. Ce scénario est à étudier. Madrid dispose d’une majorité d’infrastructures nécessaires aux JO. Certes des améliorations devraient être apportées mais elles pourraient l’être d’ici 2016. En outre, le nouveau Stade de la Peineta doit être achevé courant 2016, ce qui laisse ouverte la porte des Jeux dans ce stade.
      Le CIO pourrait, dans le pire des cas, donner l’organisation 2016 à Madrid et, pour ne pas sacrifier les investissements brésiliens, accorder ceux… de 2024 au Brésil.

      1. Le Stade de la Peineta devrait être prêt pour juillet 2016, ce qui laisserait bien peu de temps pour vérifier sa stabilité. Ca resterait trop dangereux pour l’Espagne avec ce timing… Quant au Brésil, il pourrait refuser d’organiser les JO en 2024 ou après, vexé d’avoir été discrédité et même humilié de la sorte…

        D’autant plus que le CIO devrait faire face à une communication de crise sans précédent, ce qui ternirait considérablement son image. Alors même s’il est envisageable, c’est un projet bien périlleux…

      2. C’est pourtant plus que critique pour le Brésil. Seules 10% des infrastructures sont édifiées et certains sites ne pourront même pas être utilisés à l’image de la baie de Rio, trop polluée pour la voile…

  2. Sincèrement, je ne crois pas une minute au retrait de Rio. Il en va de la crédibilité du CIO. Et quelle ville serait assez folle pour se lancer dans l’aventure à deux ans des JO??? Il faudrait mobiliser un budget colossal pour y arriver, mettre en place un comité d’organisation avec tout ce que cela implique au niveau du recrutement et des délais indus pour que ce comité fonctionne parfaitement, certainement construire des infrastructures en un temps record, tester ces infrastructures avant les JO, inventer un plan marketing, organiser les choses dans les moindres détails avec d’inévitables ratés…Ni Madrid, ni Londres, ni Tokyo, ni Paris, ni Moscou, ni aucune autre ville n’a le temps pour pallier au retrait de Rio. La décision aurait dû être prise il y a 1 an ou 2, quand tous les signaux étaient déjà au rouge.

    Les Jeux auront lieu au Brésil en 2016, mais ils auront un visage différent de ce qui a été promis lors de la candidature. Certainement beaucoup moins ambitieux. De plus, l’image du Brésil en sortirait durablement écorné.

    Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les péripéties de Rio vont sans doute aider les candidatures sûres et traditionnelles pour 2024. Paris, Rome, Berlin et la ville américaine seront alors des choix évidents, loin devant Doha, Bakou, Durban et même Istanbul ou Madrid.

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