Rio 2016 : Moscou ou Londres, ultimes recours du CIO face aux retards ?

A mesure que l’ouverture du Mondial de football 2014 approche, les médias étrangers évoquent un scénario catastrophe pour le Brésil et Rio de Janeiro : la possibilité de délocaliser les Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2016 en raison des retards engendrés dans les préparatifs brésiliens.

Ainsi, l’agence de presse russe Ria Novosti, rapporte qu’une source au sein du Comité International Olympique (CIO) aurait récemment indiqué que la capitale de la Russie, Moscou, était en mesure de palier à une éventuelle défection de Rio de Janeiro et pourrait de fait, organiser les JO à l’été 2016.

Luzhniki Stadium - Moscou - Ria Novosti

Récemment, un autre média avait avancé l’idée d’un remplacement de la cité brésilienne.

En l’occurrence, le « London Evening Standard » mentionnait le fait que Londres pourrait, le cas échéant, accueillir les Jeux et ce, après avoir organisé l’événement planétaire en 2012.

Selon le quotidien britannique, citant une source :

« Il est possible de transférer les Jeux et la procédure est la suivante : le CIO se penchera sur la conduite de la Coupe du Monde de football et prendra une décision après la clôture de l’événement.

S’il n’y a pas d’amélioration significative dans les préparatifs olympiques, les Jeux seront délocalisés ».

Une autre source, également citée par le site britannique, rappelle quelques chiffres particulièrement éloquents et qui démontrent bien les difficultés auxquelles sont confrontés les organisateurs brésiliens et l’institution olympique :

« Au même stade de planification, Athènes 2004 avait réalisé 40% des infrastructures et des stades.

Londres 2012 avait fait 60%.

Le Brésil est à 10% et il ne reste à présent que deux ans » avant l’ouverture des Jeux.

Comme il fallait s’y attendre, le CIO n’a pas tardé à réagir aux spéculations de délocalisation, estimant que les rumeurs n’avaient pas une « once de vérité » et qu’une telle mesure était « irréalisable ».

Une éventuelle délocalisation des Jeux poserait en effet des problèmes logistiques majeurs pour la nouvelle Ville Hôte, le plus délicat étant l’hébergement des athlètes au sein d’une structure de 17 500 lits.

En outre, que ce soit pour Moscou ou Londres, les deux villes devraient déployer d’importants moyens matériels et humains afin de mettre en capacité et en conformité les sites sportifs.

A titre d’exemple, Londres serait confrontée à la récente ouverture au public de plusieurs de ses installations héritées des Jeux de 2012 : le Centre Aquatique, mais aussi le Vélodrome ou encore le Centre de hockey et de tennis-fauteuil.

Illustration : Crédits – Alexei Kudenko / Ria Novosti
– Le Luzhniki Stadium de Moscou pourrait-il être le lieu des Cérémonies d’ouverture et de clôture des JO 2016 ?

7 pensées

  1. Je ne crois pas à une délocalisation. Le projet de Rio va être revu à la baisse et sera certainement bien moins ambitieux qu’à l’origine, mais les JO auront lieu au Brésil en 2016.

    Un retrait des JO serait catastrophique pour l’image du pays, déjà très écornée par la Coupe du Monde de la FIFA.

    De plus, il y a d’autres solutions que Londres ou Moscou. Les Etats-Unis pourraient être un recours utile. Ce qui ne serait pas une mauvaise chose pour Paris 2024.

    En tout cas, une chose est certaine: pour 2024, le CIO va vouloir de la stabilité et des certitudes. Ce qui va booster les candidatures des Etats-Unis et de l’Europe (France, Allemagne, Turquie), mais va jouer contrer l’Afrique du Sud qui sera aussi risquée que le Brésil.

  2. La préparation des Jeux Panaméricains en 2007 à Rio avait déjà été catastrophique, et beaucoup avait imaginé qu’ils seraient annulés ou déplacés. Pourtant, même si ce n’était pas gagné d’avance, ces Jeux continentaux ont été un véritable succès. Donc même si rien ne va aujourd’hui, les CIO va certainement prendre les choses en main pour ne pas faire un fiasco. Les Jeux ne risquent pas d’être déplacés, ce serait une mauvaise publicité pour le pays, certes, mais surtout pour le CIO. Et comment expliquer ça au peuple brésilien ? Ce n’est pas de la faute des habitants lambda si les organisateurs ne savent pas gérer un tel événement…

    Quand bien même cela devrait arriver, pas sûr que Moscou fasse l’unanimité : après les critiques et l’inquiétude pour Sotchi 2014 (sans parler d’un héritage pour le moment inexistant…), le CIO y réfléchira à deux fois avant de leur redonner des JO. D’autant plus que la plupart des infrastructures sont à refaire à Moscou, et il n’y a pas de villages olympique et média. Et comme toujours, la question des transports causent problème dans la capitale russe (comme cela a été rappelé lors des Championnats du Monde d’athlétisme 2013). Londres pourrait faire mieux, c’est certain. Après tout, les infrastructures sont très modernes, et la question des déplacements bien pensée. Mais qu’en serait-il des infrastructures temporaires qui ont déjà été démontés ? Et le village olympique, prévu pour la population locale dans le besoin : on leur retirerait leur foyer ? Impossible & impensable !

    Par rapport à ce que dit Cyril, les USA seraient tout à fait capable, bien sûr. Mais qui ? C’est déjà difficile de se mettre d’accord pour 2024… Chicago, l’ancienne candidate en 2016 ? Impossible de se préparer correctement dans les temps dans cette ville qui n’a jamais organisé les JO. New York (candidate en 2012) ? Encore moins… Atlanta, la dernière organisatrice des JO d’été en ’96 ? Bien des infrastructures ont changé ou ont été (en partie) détruites, à l’image du Stade olympique. Reste Los Angeles, qui les a organisé en ’84… Mais la ville veut déjà des supers JO en 2024, elle ne va pas se mettre en danger en se donnant 2 ans au lieu de 10 ! Donc c’est l’impasse, même pour les USA.

    Et même en étant fou et en reprenant des candidates pour 2016, c’est impensable : si on élimine Chicago et Tokyo (déjà organisatrice de 2020), il ne reste que Madrid, qui n’aurait que 2 ans pour s’inventer un stade olympique : NO WAY ! ^^

    Concrètement, la seule solution pour le CIO s’ils ne veulent pas être accablé de tous les maux (ou en tout cas le moins possible), il faut garder les JO à Rio. Mais ils tiennent la corde désormais, donc ça devrait évoluer dans le bon sens.

  3. Je suis du même avis que Fabien, donner les JO alors qu’il ne reste que deux ans est très risqué. Moscou et son Stade Olympique est en travaux pour la Coupe du Monde 2018, vous allez dire « oui » tant mieux, mais sa transformation est apparement faîte maintenant pour du foot et ,non plus pour de l’Athlétisme. Londres à effectivement, tous démontées se qui avec le problème des logements des athlètes sera difficile.

    Et puis surtout, aller dire à des candidatures refoulés de pouvoir se représenter ou voir une autre ville l’organiser au lieu de celle qui à été confiées, hum hum, pas forcément gage de crédibilité de la part d’une institution telle que le CIO qui actuellement, avec la FIFA sont taxées de mafia.

  4. Effectivement, comme pour la FIFA, le fait de retirer les JO au Brésil serait catastrophique pour le CIO. Cela enverrait l’image d’une insitution incapable d’évaluer correctement une candidature et reviendrait à avouer que ce qui est demandé aux villes candidates est trop lourd à réaliser…impensable pour l’insitution lausannoise…

    Le CIO a une introspection à faire: pourquoi confier l’organisation à une ville qui ne remplit pas tous les critères, alors que d’autres les remplissent? Certes, il est difficile de prévoir la conjoncture économique 7 ans à l’avanc et le principe d’universalité doit demeurer, mais tout de même, ce n’est pas la première fois que cela se produit (Athènes est là pour en témoigner).

    L’avertissement sévère de Rio 2016 va sans doute peser lourd dans le choix des prochaines villes organisatrices. 2018 et 2020 ne poseront aucun problème. Pour 2022, la Chine représente une assurance tout risque, alors que le Kazakhstan est plus incertain (oublions Oslo, Carcovie et Lviv). Pour 2024, l’Afrique du Sud risque de pâtir de Rio, alors que le vote aura lieu à peine un an après les JO brésiliens. L’Allemagne, la France, la Turquie et les Etats-Unis seront vraiment favoris à mon avis et la bataille sera rude.

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