JO 2024 : La réforme du modèle économique des Jeux, condition à une nouvelle candidature de Madrid

Depuis 1992 et l’accueil des Jeux Olympiques à Barcelone, l’Espagne n’a jamais réussi à convaincre le Comité International Olympique (CIO) de lui confier à nouveau l’organisation de l’événement planétaire.

Pourtant, le pays a fait preuve de persévérance avec trois candidatures consécutives (2012, 2016 et 2020) et une volonté affichée d’aménager les sites sportifs malgré les difficultés économiques.

Ainsi, pour l’échéance olympique de 2020, Madrid avait présenté un projet économe mais ambitieux à la fois, avec 80% des infrastructures déjà édifiées et l’utilisation de sites prestigieux de la capitale espagnole.

Carlos PADILLA BECERRA et Alejandro BLANCO

Récemment interrogée lors d’une visite au Mexique, le Président du Comité Olympique Espagnol (COE), Alejandro Blanco, a quelque peu écarté l’éventualité d’une quatrième candidature madrilène à court terme, autrement dit, pour l’organisation des JO 2024.

Selon lui, le pays ne peut pas et ne pourra pas présenter un meilleur projet que celui porté pour 2020 et néanmoins recalé par le CIO. Cet avis rejoint d’ailleurs celui exprimé par la Maire de Madrid, Ana Botella.

« Nous avons déjà construit 80% de l’infrastructure nécessaire, nous avons beaucoup investi.

Désormais, certains réfléchissent à une candidature pour 2024. D’autres pays ont aussi une réflexion sur le sujet et attendent également les nouvelles orientations du Mouvement Olympique pour déterminer ce que sera l’avenir des Jeux et la norme des futures organisations.

A partir de là, il y aura une décision, mais à mon humble avis, pour 2024, l’Espagne et Madrid doivent dire non. Si le CIO continue de privilégier le modèle économique actuel, Madrid ne pourra pas être dans la course et s’arrêtera.

Mais si demain, un nouveau niveau de jeu permet à Madrid de revenir dans la course, nous persisterons parce que nous pensons que l’Espagne mérite d’accueillir les Jeux Olympiques ».

Si l’Espagne ne se présente pas pour 2024, elle pourrait donc – à la condition d’une réforme olympique – se porter candidate aux Jeux d’été de 2028.

Illustration : Crédits – Comité Olympique Espagnol
– Le Président du Comité Olympique Mexicain, Carlos Padilla Becerra et son homologue Espagnol, Alejandro Blanco

2 pensées

  1. Après tous les efforts qu’elle a déployé, il serait légitime pour Madrid d’enfin obtenir les JO. Le pays s’est depuis longtemps distingué dans sa capacité à organiser de grands événements sportifs, et la capitale a énormément travaillé sur sa modernisation et son accessibilité au quotidien. Cumulé aux JO, Madrid pourrait faire un travail magnifique, presque exemplaire (à en juger par les travaux de sa candidature et le bilan financier de celle-ci qui s’est malgré tout finit sur une balance très positive de quelques millions d’euros, et ce en dépit de l’échec).

    Mais après une candidature aussi bien aboutie, il est certain qu’il est difficile de faire mieux… Et reprendre les concepts de façon copier-coller n’apporterait rien à personne…

    L’idée donc de changer le système économique des Jeux, en les rendant plus accessible et gérable est donc une excellente chose. Mais surtout, elle est en accord avec la vision de Madrid 2020, avec des Jeux bien pensés, sur le long terme, évitant les grosses dépenses additionnelles, et impliquant du low-cost. Et cela permettrait aussi au CIO de changer cette image négative de « puits sans fond de dépense » mise à mal depuis Athènes 2004 (avec Pékin et Sotchi en exemples phares !)

    Si le CIO concède à faire ces changements, l’Olympisme en sortira plus fort, et rompra enfin avec un passé certes glorieux mais très critiqué… un passé qui, ironiquement, doit être rendu à l’ancien président du CIO Juan Antonio Samaranch, d’origine espagnol…

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