JO 2022 : Un duel final Pékin / Almaty ?

Sur les cinq Villes Requérantes à l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver de 2022, trois rencontrent actuellement d’importantes difficultés.

Des faiblesses diverses mais qui pourraient conduire à une seule et même issue : le retrait de la course olympique avant la sélection, par le Comité International Olympique, des villes finalistes, autrement dit, des Villes Candidates (07-08 juillet 2014).

Dossier presse - Oslo

Longtemps favorite sur le plan technique, Oslo (Norvège) peine désormais à convaincre du fait de l’incertitude relative aux garanties financières et gouvernementales.

Les autorités nationales n’ont toujours pas apporté un soutien franc et massif à la candidature olympique norvégienne et pourrait encore attendre avant de s’exprimer. Il faut dire qu’un deuxième élément est à prendre en considération lorsque l’on s’intéresse à la candidature d’Oslo, un élément que la classe politique regarde avec grande attention : le manque de soutien dans l’opinion publique.

Les citoyens norvégiens rejettent massivement l’idée d’une candidature de leur pays et ce, malgré le souvenir des Jeux d’hiver de Lillehammer 1994 et l’accueil prochain des Jeux de la Jeunesse 2016 dans cette même ville.

Aucune région de Norvège ne déroge à la règle, pas même la région métropolitaine d’Oslo où fut pourtant organisé un référendum à l’automne 2013.

Cracovie 2022 - Présidente Jagna Marczulajtis-Walczak

De son côté, Cracovie a dû affronter une tempête médiatique importante au cours des dernières semaines avec les accusations portées à l’encontre de l’époux de la Présidente du Comité de Candidature.

Soucieuse de préserver le projet olympique de la cité polonaise, Jagna Marczulajtis-Walczak a préféré démissionner de ses fonctions, laissant la place, jeudi dernier, à l’Adjointe au Maire, Magdalena Sroka.

En dépit de ce changement de présidence, et malgré le renouvellement d’une majorité des membres du Comité de Candidature, Cracovie 2022 doit encore attendre le référendum du 25 mai avant de pouvoir espérer se relever.

Mais là encore, l’issue du scrutin demeure incertaine. Une chose est pourtant sûre : en cas de rejet du projet par les citoyens, la candidature n’aurait d’autre choix que de se retirer de la compétition.

Lviv - Ukraine

Autre candidature, autre contexte avec Lviv (Ukraine).

La cité faisait jusqu’alors figure de petit outsider. Son passé historique et la richesse de son patrimoine culturel avaient été portés en carte postale par le Comité de Candidature et un ambassadeur de premier plan avait été choisi en la personne de Sergueï Bubka.

L’ancien Champion Olympique, légende vivante de la perche et membre du CIO, avait très tôt apporté son soutien à la candidature olympique de son pays, mais les événements géo-politiques des derniers mois ont considérablement affaibli les chances ukrainiennes.

En effet, les tensions diplomatiques et militaires entre la Russie voisine et l’Est de l’Ukraine ainsi que le récent référendum en Crimée, ont forcé l’Union Européenne et les États-Unis à prendre des initiatives pour permettre une sortie de crise rapide.

Néanmoins, il faudra attendre l’élection présidentielle du 25 mai avant de connaître une réelle évolution de la situation, tant sur le plan politique que sportif. En effet, le Comité de Candidature de Lviv 2022 a décidé jusque-là de fermer son siège social et de mettre entre parenthèses ses activités promotionnelles.

Almaty et Pékin - JO 2022

Dès lors, face à l’incertitude présentée par ces trois candidatures – toutes européennes – un duel final entre Pékin (Chine) et Almaty (Kazakhstan) est désormais possible.

Sur le papier, ce combat paraît largement à la portée de Pékin, hôte des Jeux Olympiques d’été de 2008 et capitale de l’une des principales puissances économiques de la planète.

Toutefois, la qualité technique du projet kazakh – compact et économe – pourrait séduire le CIO. Almaty bénéficie en outre d’un réel appui économique, financier et politique au niveau local et national et d’une bonne dynamique.

Les autorités politiques du pays souhaite en effet miser sur l’organisation de grands événements pour construire et affirmer la place central du Kazakhstan entre l’Europe et l’Asie.

Un pari ambitieux qui pourrait faire mouche au sein de l’institution olympique. Cette dernière aurait par ailleurs le souci de préserver la règle tacite de rotation des continents.

De fait, l’accueil des prochains JO d’hiver par l’Asie (PyeongChang 2018) pourrait pénaliser la candidature de Pékin. Une candidature qui pourrait en outre souffrir de la proximité avec l’organisation des JO d’été 2008 et de la désignation récente de Tokyo (Japon) comme hôte des Jeux Olympiques de 2020.

Illustrations :
– Dossiers de presse lors de la présentation du projet norvégien (Crédits – Oslo 2022)
– Jagna Marczulajtis-Walczak, ex-Présidente de Cracovie 2022 (Crédits – Page officielle Facebook)
– Vue aérienne du centre historique de Lviv (Crédits – Wikipedia)
– Logos des candidatures d’Almaty et Pékin

11 pensées

  1. Ce duel me semble bien partit pour être sur la short-list ! C’est en tout cas ce qui est le plus probable… Les villes européennes font toutes face à des problèmes : manque de soutiens, démissions, tensions politiques… Et pendant ce temps la Chine et le Kazakhstan avancent leurs pions.

    Amalty a fait des gros efforts pour être retenue et je pense que c’est la bonne. Quant à la Chine, elle a déjà pu accueillir des JO, à Pékin qui plus est, donc elle a des forces indéniables sur ses concurrents en matière d’expérience. Les deux n’ont pas de problèmes de soutiens, ni d’économie instables…

    Le seul problème est clairement les JO 2018 et 2020, déjà en Asie. Dans les deux cas de figures, les candidatures partent avec la même épine dans le pied. Pékin sans doute davantage du fait de sa proximité avec la Corée et le Japon, et qu’elle ait aussi organisé les derniers JO en Asie à l’heure actuelle. Donc léger avantage à Amalty, mais qui reste malgré tout en Asie, même si c’est à l’opposé du continent. De ce constat, ça pourrait être un élément fort car on découvrirait une autre facette de l’Asie, moins touristique, moins people, moins riche, mais tout aussi important historiquement et culturellement. Le CIO a sans doute envie de ça, et, à défaut de permettre une réelle alternance des continents, c’est encore ce qu’il y a de mieux pour permettre du dynamisme et du changement.

    Après je ne suis pas sûr que seules ces deux villes soient retenues, je dirais qu’au moins 1 ville européenne sera dans la short list (certainement Oslo ou Cracovie, selon si les projets tiennent jusque là !) mais l’Asie sera majoritaire. Et pour une fois il sera difficile d’éliminer un continent sous prétexte qu’il les a organiser avant : à l’évidence, le rythme pourrait changer !

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