JO 2026 : L’argument démographique de Salt Lake City

Le 08 février 2002, Salt Lake City (Utah) ouvre en grande pompe les Jeux Olympiques d’hiver et célèbre alors le retour des Jeux aux États-Unis.

Douze ans plus tard, la question se pose d’une candidature de Salt Lake City pour l’organisation des JO 2026. Ayant écarté l’idée d’une soumission pour les Jeux 2022au bénéfice de l’édition estivale 2024 -, le Comité Olympique des États-Unis pourrait en effet présenter un projet pour les Jeux d’hiver de 2026.

Salt Lake City - Olympic Park

Pour l’heure, Salt Lake City et Anchorage (Alaska) sont les deux principales villes intéressées par l’échéance.

La ville de l’Utah a pour elle l’expérience des Jeux et de surcroît, les infrastructures héritées de 2002. Ces deux atouts ont fait que le Comité Exploratoire de Salt Lake City 2026 a récemment voté à l’unanimité, la poursuite des efforts pour proposer un projet viable et crédible auprès de l’USOC et, le cas échéant, auprès du Comité International Olympique (CIO).

Doyenne associée à la David Eccles School of Business de l’Université de l’Utah et économiste en chef de la Salt Lake Chamber, Natalie Gochnour estime, dans une tribune pour « Deseret News », qu’il y a « une multitude de raisons pour que Salt Lake City fasse une nouvelle offre pour les Jeux.

Beaucoup sont bien connues – l’appui de la population, les installations déjà construites, le rapprochement des sites des compétitions… mais des Jeux Olympiques à Salt Lake City serait également plus abordables et respectueux pour l’environnement que les autres potentielles villes candidates aux États-Unis ».

Mais au-delà de la question des infrastructures et des coûts d’organisation de nouveaux JO dans la principale ville de l’Utah, Natalie Gochnour évoque aussi un élément plus subtile puisqu’il s’agit de la démographie et plus précisément, de l’évolution démographique de l’État.

Ainsi, « un grand nombre d’habitants de l’Utah n’ont aucun ou peu de souvenir de l’expérience remarquable de l’organisation des Jeux.

Aujourd’hui, il y a environ 1,2 million de personnes âgées de moins de 24 ans. Parmi cette catégorie d’âge, les plus anciens n’avaient que 12 ans en 2002.

D’ici à 2030, le contraste sera encore plus grand. Le nombre de personnes n’ayant aucun ou peu de souvenir des Jeux de Salt Lake City sera alors de 2 millions, soit plus d’un habitant sur deux ».

Lisa Marie Miller Photo

Dès lors, pour Natalie Gochnour, « les majestueuses montagnes Wasatch, le phénoménal Utah Olympic Park et l’anneau olympique, l’aéroport international et la région métropolitaine font de Salt Lake City le lieu idéal pour organiser les Jeux Olympiques ».

Illustrations : Crédits – Utah Olympic Legacy Foundation

11 pensées

  1. C’est sûr qu’il n’y a pas de meilleur héritage post-olympique que d’organiser de nouveaux Jeux ! La majeur partie de infrastructures existent déjà, il faut seulement les rénover après pas loin de 25 ans… Le reste, même si coûteux, sera plus facilement délivrable dans les temps et moins onéreux que si la ville devait partir de zéro !

    Au niveau des transports, le plus important (route et aéroport) existe déjà, donc si la ville doit se transformer, les coûts seront là encore moins exorbitants qu’ailleurs ! Le projet me semble donc plus avantagé que d’autre.

    Après, le CIO sera peut-être moins intéressé à l’idée de laisser une ville déjà organisatrice être à nouveau hôte seulement 5 Olympiades plus tard… La nouveauté a aussi son importance au CIO. Mais qui, de la nouveauté ou de la logique des prix, a le plus de valeurs aujourd’hui, telle est la question. Alors pour choisir entre Salt Lake City et Anchorage, tout dépend de ce qu’on attend des JO.

    Sur la question de la démographie, c’est certain que les générations d’Américains nés après 2000 (on pourrait même dire ceux nés après Atlanta) ne se souviennent pas des derniers JO sur le territoire US. Bon pour ma part, j’avais 10 ans lors de ces Jeux, mais je m’en souviens quand même un peu ! Même si le décalage horaire rend la diffusion un peu difficile en France…

    1. Sur la question logistique / politique du CIO, ce dernier pourrait prendre un tournant avec la présidence de Thomas Bach qui, déjà, recommande aux Villes Requérantes pour 2022 de « privilégier les infrastructures temporaires ». C’est d’ailleurs sur la base de cette vision des choses que Salt Lake City mise sur 2026. Cela permettrait une évidente réduction des coûts d’organisation.

      Sur l’aspect diffusion, souvenons-nous que le principal diffuseur et partenaire du CIO n’est autre que NBC, holding télévisée américaine. On a déjà vu la pression exercée par la chaîne sur les organisateurs chinois concernant la programmation des finales de natation en 2008 (pour placer ces compétitions en « prime time » US et ainsi pouvoir admirer les performances de Michael Phelps notamment). Alors le décalage avec la France…

  2. Retourner à Salt Lake City? Ce serait sans doute une bonne idée, mais autant changer de ville si c’est pour retourner aux Etats-Unis.

    J’avais déjà 24 ans lors des JO de 2002. Je me souviens du triomphe de Montillet de Bjorndahlen, du superbe doublé de Vidal et Amiez et surtout de m’être levé en pleine nuit pour voir Anissina-Peizerat décrocher l’or. Une cérémonie d’ouverture émouvante aussi, avec l’hommage aux victimes du 11 septembre. De beaux jeux au final. Bien mieux réussis que ceux d’Atlanta.

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