JO 2022 : Almaty (Kazakhstan) de nouveau candidate après son échec pour les Jeux de 2014

Le Kazakhstan sera sur la ligne de départ des JO 2022.

En présentant la candidature d’Almaty pour l’organisation des Jeux d’hiver, le pays espère faire oublier son élimination au stade de la requérance, pour les Jeux de 2014.

Pour cette édition – finalement remportée par Sotchi (Russie), devant PyeongChang (Corée du Sud) et Salzbourg (Autriche) – la cité de 1,4 million d’habitants, avait bénéficié d’un large soutien populaire, confirmé à la fois par le sondage interne du Comité de requérance, et par l’enquête menée par le Comité International Olympique (CIO).

Ainsi, dans le Rapport du groupe de travail, l’institution olympique avait souligné « un soutien de 82,8% dans la ville d’Almaty, 93,5% dans la région et 84,9% dans le pays.

Le sondage du CIO montre une adhésion de 83% à Almaty et dans ses environs ».

A titre de comparaison, la candidature de Sotchi bénéficiait alors de 84% de soutien dans la ville intra-muros et seulement 53% en Russie. Le sondage du CIO montrait quant à lui une adhésion de 78% au projet olympique de Sotchi dans les environs de la station balnéaire du Caucase.

Almaty - Kazakhstan

Du point de vue des infrastructures générales, la ville d’Almaty avait proposé au CIO, une modernisation profonde des moyens de transport et de communication.

Selon l’instance olympique, « la modernisation en cours du réseau routier existant devrait parvenir à répondre aux exigences d’un trafic accru », du fait de l’explosion démographique mais aussi et surtout, de l’afflux de touristes à l’occasion des Jeux.

Parmi les améliorations envisagées à l’époque, la ville d’Almaty avait mis en avant, la construction de deux nouvelles lignes de métro et d’une ligne de train léger pour « un coût cumulé de 6,9 milliards de dollars ».

Le Rapport du groupe de travail du CIO avait en outre mentionné le fait que « si Almaty se voyait attribuer l’organisation des Jeux, une ligne de métro serait prolongée jusqu’au Parc de Glace olympique pour un coût de 1,2 milliard de dollars. Le système ferroviaire desservirait tous les sites des sports de glace (à l’exception du patinage de vitesse) et la plupart des sites autres que de compétition à l’intérieur de la ville ».

Le CIO avait par ailleurs souligné que l’investissement prévu pouvait représenter « un bon service aux spectateurs pendant les Jeux et un héritage important en terme de transport pour la région ».

Cet héritage important devait également passer par l’agrandissement de l’aéroport international d’Almaty, considéré comme « une plaque tournante en Asie centrale. L’agrandissement prévu de l’aéroport, qui passera de quatre à dix portes d’embarquement, devrait doubler sa capacité pour atteindre trois millions de passagers par an d’ici à 2014. […] Avec les améliorations qu’il est prévu d’apporter avant les Jeux, l’aéroport devrait être en mesure de répondre aux besoins pendant les Jeux Olympiques d’hiver ».

Aussi surprenant que cela puisse paraitre – au regard du résultat final – la candidature kazakh avait, sur cette thématique, obtenu une note comprise entre 6,3 et 7,9 sur 10, alors que Sotchi n’avait recueilli que 5,8 (note minimale) et 6,9 (note maximale), tandis que PyeongChang talonnait Almaty (6,4 à 7,6).

Tableau - Infrastructure générale - Villes Requérantes aux JO 2014

Concernant cette fois-ci l’un des points majeurs de toute candidature olympique – les sites sportifs -, le Rapport du groupe de travail rappelait les fondamentaux d’Almaty 2014 :

« Almaty propose 14 sites (6 existants, 6 prévus et 2 supplémentaires). Un important programme de construction est prévu sur une période relativement courte (2008 à 2012), y compris la rénovation de six sites existants, pour un coût total de 353 millions de dollars.

Le concept sportif d’Almaty s’articule autour de cinq groupes de sites réunissant 11 des 15 sports / disciplines olympiques. La quasi-totalité des sites se trouve dans un rayon de 15 km du Quartier Olympique et est desservie par cinq grandes routes d’accès indépendantes.

Le biathlon et le ski de fond, pour lesquels un deuxième Village Olympique est prévu (Soldatskoe), sont à 43 km du Village Olympique d’Almaty. Parmi les sites pour lesquels l’hébergement est prévu au Village Olympique d’Almaty, le plus éloigné est le site de bobsleigh/luge/skeleton (32 km).

Les 10 autres sports / disciplines se situent à une distance oscillant entre 4 et 25 km du Village Olympique d’Almaty.

La rénovation de sites plus anciens et la construction de huit nouveaux sites visent à faire d’Almaty une nouvelle destination pour les sports d’hiver en Asie Centrale, ce qui constitue un héritage post-olympique réaliste ».

Mais malgré ces points positifs, le Rapport du groupe d’experts olympiques avait pointé la carence d’informations concernant l’hébergement des médias et des spectateurs ainsi que l’opportunité de certains choix relatifs à l’aménagement des deux Villages Olympiques.

De même, Almaty avait souffert de son manque de notoriété et d’expérience en terme d’organisation d’événements sportifs majeurs et en particulier, de manifestations sportives hivernales et ce, en dépit « des efforts considérables » consenti par la région d’Almaty.

En guise de conclusion, le CIO avait résumé la situation comme suit :

« Le groupe de travail estime que Sotchi, Salzbourg et PyeongChang ont le potentiel nécessaire pour accueillir les Jeux Olympiques d’hiver de 2014.

Si le concept proposé est bon, le dossier d’Almaty comporte néanmoins un certain nombre de défis et de risques, comme le traduisent ses notes globales […].

Le groupe de travail conclut que Jaca, Sofia et Borjomi n’ont pas à l’heure actuelle, la capacité requise pour accueillir les Jeux Olympiques d’hiver de 2014″.

Nul doute qu’à l’heure d’une nouvelle candidature olympique, les autorités d’Almaty et du Kazakhstan auront à cœur de reprendre les points fondamentaux de la candidature de 2014.

Medeo - Almaty

Mais elles pourront également s’appuyer sur les sites hérités des Jeux Asiatiques d’hiver 2011 et sur ceux qui sont en cours de réalisation ou de modernisation, pour les Universiades d’hiver 2017.

Pour Erlan Kozhagapanov, Président de l’Agence kazakh des Sports, « les installations des Jeux Asiatiques peuvent accueillir les épreuves olympiques. [Nous n’aurons besoin de construire] qu’un petit nombre de sites supplémentaires ».

Évidemment, le principal défi sera de convaincre du réalisme d’une telle candidature, surtout face à des concurrentes telles que Barcelone, Oslo ou Munich.

Illustrations :
– Situation géographique d’Almaty (Google Maps)
– Tableau récapitulatif (Rapport du groupe de travail pour l’acceptation des candidates aux JO d’hiver 2014)
– Station de sports d’hiver de Medeo (Service de la Communication de la Présidence du Kazakhstan)

11 pensées

  1. C’est vrai que le Kazakhstan pourrait largement bénéficier de ces Jeux. D’autant plus que le pays ne semble pas si démuni que cela quand on voit les notes techniques (Alors certes, Salzbourg avait une avance considérable, et pourtant… C’est plus la note de Sotchi qui étonne, quand on sait qu’elle a été élue)… Mais Pyeongchang (grande favorite de 2010 à 2018) a su améliorer sa candidature à chaque fois et les a finalement obtenu, ce qui pourrait se reproduire en faveur d’Amalty si le pays a bien un grand nombre d’infrastructures, héritage des Universiades Jeux Asiatiques et Jeux d’Asie Centrale. Les candidatures ne peuvent être que plus abouties et donc meilleure…

    Ce qui complique l’affaire, c’est bien plus sa notoriété, le pays n’étant ni très connu, ni ne disposant d’un grand aéroport international non plus (il n’y a que 4/5 pays desservi en Europe de l’Ouest, aucune en Amérique !), cela fragilise la candidature. D’autant plus lorsqu’on le met en perspective, cela tombe juste après Pyeongchang (…voire Tokyo ? We’ll see…), cela serait « trop » d’un coup, étant donné la coutume de l’alternance entre les continents, ce qui serait plus favorable pour l’Europe (et ses candidatures plus « prestigieuses »)…

    1. Oui, l’une des faiblesses de la candidature annoncée d’Almaty pourrait bien être l’alternance des continents, non pas par rapport à Tokyo (JO d’été 2020) mais bien par rapport à PyeongChang.

      Deux éditions consécutives sur un même continent, cela serait une nouveauté.

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