JO 2026 : Le Maire de Milan maintient la pression sur le CONI

Alors que le Comité Olympique Italien (CONI) a fait le choix, le 1er août, de proposer une candidature commune de trois villes pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2026, le Maire de Milan a eu l’occasion d’exprimer ses réticences quant à cette proposition.

Il faut dire que Giuseppe Sala espérait ouvertement que la cité lombarde puisse être tête d’affiche de la candidature italienne en obtenant le titre convoité de Ville Candidate. Néanmoins, la détermination et l’expérience de ses deux rivales – Turin, hôte des JO en 2006 et Cortina d’Ampezzo, hôte des JO en 1956 – mais également les conditions d’un soutien exposés par le gouvernement transalpin ont conduit le CONI à faire le choix d’une solution intermédiaire.

Giuseppe Sala, Maire de Milan (Crédits – Page officielle Facebook)

Après avoir écrit un courrier à Giovanni Malago, Président du CONI – et futur membre du Comité International Olympique (CIO) – le Maire de Milan a réitéré ces jours-ci ses critiques concernant la proposition actuelle.

« Je pense que c’est une solution bâclée. J’ai demandé la tenue immédiate d’une réunion, mais on m’a répondu que nous nous reverrons en septembre, alors attendons. Nous ne nous sommes pas retirés du projet, mais je ne laisserai pas la dignité de Milan être piétinée.

Le CONI et le Président Malago avaient dit, depuis plusieurs mois, en ma présence et avec la participation d’autres personnes, que dans la course aux Jeux de 2026, ils se concentreraient sur Milan. Vingt-quatre heures avant le choix du CONI, il m’a toutefois été expliqué que nous ne pouvions continuer ainsi pour des raisons politiques ».

Ce propos, tenu au cours d’un entretien pour la chaîne de télévision RAI 3, vient implicitement accréditer la thèse d’un choix avant tout politique.

Il convient de rappeler que le gouvernement italien est aujourd’hui dirigé par une alliance inédite entre la Ligue du Nord (extrême-droite) et le Mouvement 5 Étoiles (M5S ; populiste), deux courants politiques largement éloignés des idées portées par Giuseppe Sala, proche du Parti Démocrate (gauche) de l’ancien Président du Conseil, Matteo Renzi.

En exposant les conditions d’un soutien gouvernemental à la candidature olympique et paralympique italienne, les autorités nationales ont dès lors pu avoir la volonté de court-circuiter l’ambition individuelle de Milan, tout en préservant les chances de Turin et Cortina d’Ampezzo, qui sont toutes deux dirigées par des majorités proches de la Ligue du Nord et du M5S.

Plan des sites présélectionnés pour la candidature de l’Italie aux Jeux d’hiver de 2026 (Crédits – CONI)

Présent dans le projet, mais néanmoins critique de celui-ci, Milan pourrait in fine être un caillou dans la chaussure du CONI dans la quête d’obtenir, après Turin 2006, le retour des Jeux d’hiver sur le sol italien.

La réunion programmée à la rentrée de septembre devrait permettre de clarifier les positions des uns et des autres et, peut-être, d’aboutir à un choix raisonné pour maintenir le projet italien et consolider les chances de ce dernier face à la concurrence internationale aujourd’hui incarnée par Calgary (Canada), Erzurum (Turquie), Sapporo (Japon) et Stockholm (Suède).