JO 2024 : Los Angeles table sur un impact économique conséquent à l’échelle locale et nationale

En juin 2016, le Comité de Candidature de Paris 2024 avait dévoilé les conclusions de l’étude d’impact du Centre de Droit et d’Économie du Sport (CDES) de Limoges.

Cette dernière projetait alors des retombées comprises entre 5,3 et 10,7 milliards d’euros pour Paris et la région francilienne et un surplus dans le domaine de l’emploi compris entre 119 000 et 247 000 créations d’emplois sur les trois périodes étudiées.

(Crédits - Capture d'écran / Sport & Société)
(Crédits – Capture d’écran / Sport & Société)

Ce lundi, la candidature de Los Angeles 2024 a à son tour révélé les apports d’une étude d’impact relatives aux retombées de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été.

Réalisée par le Beacon Economics LLC et le Centre de Recherche et de Développement Économique Riverside de l’Université de Californie, l’étude envisage un impact économique net compris entre 9,38 et 9,63 milliards de dollars pour Los Angeles (8,87 à 9,10 milliards d’euros).

En termes de production économique brute, les retombées pour la « Cité des Anges » seraient comprises entre 10,62 à 11,18 milliards de dollars (10 à 10,57 milliards d’euros) ; quant à l’échelle des États-Unis, l’étude envisage des retombées de 17,4 à 18,3 milliards de dollars (16,45 à 17,31 milliards d’euros).

Ces retombées majeures s’accompagneraient également de plusieurs milliers de créations d’emplois (entre 74 308 et 79 307 à l’échelle de Los Angeles) avant, pendant et après les Jeux.

Principales données relatives aux retombées économiques pour Los Angeles (Crédits – Étude d’impact / LA 2024)

Depuis le lancement de sa candidature et l’officialisation de cette dernière par le Comité Olympique des États-Unis (USOC) en août 2015, Los Angeles n’a eu de cesse de vanter la force de son économie et des entreprises présentes sur son territoire et plus globalement, sur le territoire de la Californie.

A plusieurs reprises, LA 2024 a ainsi judicieusement affiché le haut niveau économique de l’État Fédéré le plus riche des États-Unis, allant même jusqu’à rappeler que la Californie pourrait être la sixième économie mondiale si cette dernière avait le statut d’État au regard du droit international, avec l’équivalent d’un Produit Intérieur Brut (PIB) de l’ordre de 2 500 milliards de dollars (2 364 milliards d’euros).

Concernant les dépenses engendrées par l’accueil des touristes et des spectateurs, Los Angeles 2024 et les auteurs de l’étude d’impact ont pris en compte – dans la base de leurs calculs – d’une légère baisse du nombre de touristes au moment des JO 2024 et ce, après avoir examiné les échéances olympiques passées.

Néanmoins, malgré cette baisse (moins 3% de touristes) la venue des visiteurs pendant les Jeux pourrait apporter jusqu’à 1,46 milliard de dollars (1,38 milliard d’euros) de revenus à l’économie locale. Avant et après l’événement, jusqu’à 300 millions de dollars (283,7 millions d’euros) supplémentaires pourraient être injectés dans l’économie de Los Angeles.

Au total, les dépenses directes qui seraient au bénéfice de la ville, représenteraient entre 6,72 et 7,07 milliards de dollars (6,35 à 6,68 milliards d’euros).

Données relatives aux dépenses directes sur le territoire de Los Angeles (Crédits – Étude d’impact / LA 2024)

Toutes ces données renforcent indéniablement l’argumentaire de solidité et de fiabilité de la candidature de Los Angeles.

Une candidature qui mise aussi sur le passé et le souvenir des Jeux de 1984 qui avaient réalisé un bénéfice de 232,5 millions de dollars, un élément non-négligeable et qui pourrait avoir son importance au moment du vote du Comité International Olympique (CIO).

Mais si LA 2024 mise sur le souvenir des derniers Jeux d’été organisés en Californie, elle mise également sur les investissements massifs prévus à court et à long terme, en particulier dans le domaine des transports.

Une précédente étude avait d’ailleurs mentionné ces différents programmes, tout en faisant le constat d’une candidature à faible risque financier.

A court terme, ces derniers bénéficieront en effet d’un plan de 88 milliards de dollars (83,2 milliards d’euros). A long terme, ce sont des investissements de près de 300 milliards de dollars (283,7 milliards d’euros) qui sont prévus par les autorités locales et qui sont rappelés par l’étude d’impact. A cette somme colossale s’ajoute aussi le montant des travaux de rénovation et de modernisation prévus pour l’aéroport international de Los Angeles (LAX) : 14 milliards de dollars (13,2 milliards d’euros).

Présent lors de la présentation de l’étude d’impact, le Maire de Los Angeles a réitéré son soutien à l’ambition du projet de LA 2024.

« En 1984, Los Angeles a montré au monde que des Jeux Olympiques gérés de manière responsable pouvaient permettre d’injecter plusieurs milliards de dollars dans l’économie locale et d’apporter des progrès pendant des décennies.

Nous sommes prêts à faire de même en 2024.

Ce rapport montre que Los Angeles est un hôte idéal et à faible risque pour les Jeux de 2024, et que nous avons le bon plan pour faire en sorte qu’une candidature gagnante apporte un héritage olympique durable à notre ville » a notamment affirmé Eric Garcetti.

Pour la présentation de l’étude d’impact, Eric Garcetti était notamment accompagné de Janet Evans, vice-Présidente de LA 2024 en charge de la relation avec les sportifs ; Angela Ruggiero, membre du CIO ; Gene Sykes, Directeur Général de LA 2024 ; et Casey Wasserman, Président du Comité de Candidature de LA 2024 (Crédits – Eric Garcetti / Page Facebook)

Toutefois, et comme c’est le cas pour chacune des Villes Candidates, le financement de programmes d’envergure doit encore être affiné et présenté avec chaque parties prenantes du secteur public et du secteur privé. Il convient aussi – et cela s’applique une fois encore à toutes les Villes Candidates – de mesurer avec prudence les études d’impacts.

Ces dernières sont un panel d’estimations économiques. Le contexte d’aujourd’hui ne sera sans doute pas le même en 2024 et au-delà.

Les chiffres présentés par Los Angeles et auparavant par Paris rassurent évidemment les candidatures et les dirigeants de ces dernières, mais ils doivent être considérés avec précaution, l’économie n’étant pas une science exacte.