JO 2024 : Devant l’ANOC, la candidature de Budapest veut montrer qu’elle joue dans la cour des grandes

Ce mardi, les trois Villes Candidates à l’organisation des Jeux d’été de 2024 se retrouveront au Sheraton Convention Center afin de passer le premier oral officiel devant la Famille Olympique, et plus précisément devant les délégués des 206 Comités Nationaux Olympiques (CNO).

A cette occasion, chacune des candidates a préparé avec minutie sa présentation.

C’est le cas par exemple de la délégation de Paris 2024 qui a enchaîné les répétitions depuis son arrivée à Doha (Qatar), notamment au sein de l’Ambassade de France ou cette après-midi dans la grande salle des conventions. C’est également le cas pour les représentants de Budapest 2024.

« Sport & Société » a d’ailleurs eu l’opportunité de prendre le pouls de la candidature hongroise, moins de 24 heures avant le grand oral.

Visuel du Centre de tir-à-l’arc installé sur le parvis du Parlement de Hongrie (Crédits – Budapest 2024)
Visuel du Centre de tir-à-l’arc installé sur le parvis du Parlement de Hongrie (Crédits – Budapest 2024)

Demain, six intervenants se succèderont à la tribune afin de vanter les mérites et les atouts de Budapest 2024.

Comme indiqué plus tôt ces jours-ci, la candidature sera représentée par Alexandra Szalay-Bobrovniczky, Maire-Adjoint de Budapest ; Zsolt Borkai, ancien gymnaste et Président du Comité Olympique de Hongrie ; Balázs Fürjes, Président de Budapest 2024, récemment interview sur « Sport & Société » ; Attila Mizsér, Champion olympique de pentathlon moderne et Directeur des Sports et des Sites de Budapest 2024 ; Áron Szilágyi, escrimeur médaillé d’or aux Jeux de Londres 2012 et de Rio 2016 ; et Zsófia Arlóy, pongiste paralympique.

Élu membre du Comité International Olympique (CIO) en marge des Jeux de Rio 2016, le nageur Daniel Gyurta ne sera pas présent au Qatar et ce, pour des raisons médicales liées au transport.

Nul doute cependant qu’il sera intégré au dispositif de la candidature au cours des prochains mois.

Quoiqu’il en soit, et malgré cette absence, Budapest 2024 entend incarner un certain dynamisme, allant même jusqu’à estimer que sa candidature proposera les intervenants les plus jeunes.

Concernant sa présentation, la candidature hongroise n’envisage pas de surprise particulière, hormis une seule : Budapest 2024 est « la » surprise. Concrètement, la Ville Candidate se pose clairement en alternative face à deux villes qualifiées de « superbes » mais qui, in fine, n’auraient rien à prouver au Mouvement Olympique.

« Nous prenons un nouveau sentier, car la candidature constitue une étape importante pour le développement d’une ville moyenne qui a néanmoins la capacité d’être une ville globale et d’organiser les Jeux dans le cadre d’un festival au cœur même de la cité » estime ainsi Budapest 2024.

Il faut dire que la capitale hongroise présente un dispositif compact tout le long du Danube et de sites historiques comme la Place des Héros ou le parvis du Parlement. Ce dispositif, qui s’intègre au plan d’aménagement urbain « Budapest 2030 », est conçu spécifiquement pour l’échéance 2024.

A la question de savoir si Budapest retentera sa chance en cas d’échec, la réponse apportée a été limpide, démontrant la stratégie portée par la candidature de la « Perle du Danube » :

« 2024 est importante comme échéance, car elle convient parfaitement à la dynamique de croissance de la ville. C’est le moment parfait et idéal pour Budapest pour les dix années à venir ».

L’intégration du concept olympique au plan d’aménagement urbain répond par ailleurs à l’exigence d’héritage posé par le CIO au travers de l’Agenda 2020.

Sur les 33 sites envisagés pour les Jeux, 30 sont ainsi prêts ou planifiés et 3 seulement doivent être construits, comme ont pu le constater les Fédérations Internationales (FI), dont 66% ont d’ores et déjà visité les installations de la ville.

La rénovation du Puskas Stadion – qui servirait de cadre aux Cérémonies d’ouverture et de clôture – doit être achevée à l’été 2017 au moment où la ville accueillera les Championnats du Monde de Natation et quelques semaines avant le scrutin olympique de Lima (Pérou).

Une façon de montrer au monde, et encore davantage à la Famille Olympique, la capacité de la ville à livrer des infrastructures de qualité de nature à abriter les plus grands événements internationaux.

Le Vélodrome, qui doit être aménagé indépendamment de l’obtention ou non des JO 2024, sera aussi un élément fort du projet de Budapest 2024. Il s’agira en effet du seul équipement de ce type implanté en Europe Centrale.

De quoi stimuler l’intérêt des pays voisins – et par la même occasion les membres du CIO issus de ces territoires – pour la candidature hongroise. Ce lien avec les pays limitrophes n’est pas anodin, Budapest 2024 misant pleinement sur la connexion avec des villes emblématiques comme Prague (République Tchèque) ou Bratislava (Slovaquie) pour accroitre sa position touristique.

Cette dernière devrait en outre bénéficier de l’apport des grands événements sportifs qui se dérouleront dans les prochaines années à Budapest, Capitale Européenne du Sport en 2019.

En se posant ainsi comme une ville neuve pour le Mouvement Olympique – Budapest n’a jamais organisé les Jeux – la cité hongroise veut incarner la nouvelle ère souhaitée par le CIO après l’adoption de son Agenda 2020, et être le contre-exemple du « gigantisme » olympique qui a tant marqué et symbolisé quelques unes des dernières Olympiades.