JO 2024 : Le Comité Olympique des États-Unis met la pression sur le Gouverneur du Massachusetts

Quelques heures après la débat télévisé entre les partisans et les opposants à la candidature olympique de Boston 2024, le Comité Olympique des États-Unis (USOC) semble plus que jamais déterminé à accélérer le pas et à obtenir les soutiens indispensables pour poursuivre l’aventure.

Ainsi, selon une information publiée ce soir par « ABC News », l’USOC aurait demandé au Gouverneur du Massachusetts, Charlie Baker, de se positionner aujourd’hui sur la candidature de Boston. Une sorte d’ultimatum.

Comme l’explique ainsi le site de la chaîne de télévision américaine en partenariat avec l’agence Associated Press (AP), « une personne proche du dossier a indiqué que l’USOC a donné au Gouverneur du Massachusetts jusqu’à la fin de la journée de vendredi pour dire s’il soutient le mouvement visant à amener les Jeux Olympiques de 2024 à Boston ».

Signature de Charlie Baker concernant le budget 2016 de l’État du Massachusetts (Crédits - Site du Gouverneur du Massachusetts)
Signature de Charlie Baker concernant le budget 2016 de l’État du Massachusetts (Crédits – Site du Gouverneur du Massachusetts)

Jusqu’à présent, le Gouverneur Républicain a toujours refusé de donner une quelconque tendance – positive ou négative – préférant attendre la remise de l’audit indépendant concernant l’impact économique et social du projet olympique, audit qu’il a lui même commandé avec l’appui des responsables de la Chambre des Représentants et du Sénat de l’État.

La remise de ce document est prévu dans le courant du mois d’août, soit quelques semaines avant la date limite pour le dépôt des candidatures, le 15 septembre 2015.

Or, en cas d’opposition du Gouverneur à la candidature olympique de Boston, cette dernière ne pourrait aller plus loin dans la course à l’organisation des Jeux d’été de 2024.

En effet, si le Maire de Boston demeure l’autorité reconnue par le Comité International Olympique (CIO) en sa qualité de signataire de la lettre d’intention de candidature, le Gouverneur du Massachusetts demeure un personnage clé du dispositif, sachant notamment que plusieurs épreuves pourraient être organisées en dehors de Boston intra-muros.

A l’inverse, en cas de soutien franc du Gouverneur à l’égard de la candidature, Boston 2024 pourrait bénéficier d’un regain d’intérêt dans les sondages. Surtout, le projet olympique aurait à sa disposition les appuis institutionnels nécessaires et indispensables aux yeux du CIO.

Une première étape cruciale avant l’organisation d’un référendum, courant 2016.

(Crédits – Site du Gouverneur du Massachusetts)

A l’heure actuelle, quelques signes peuvent laisser penser que le Gouverneur n’apportera pas son soutien à la candidature.

– D’une part, Charlie Baker semble jouer la montre, tant en ce qui concerne les conclusions de l’audit indépendant, que sur le dossier du référendum. Récemment en effet, le Gouverneur du Massachusetts a émis l’idée d’avancer de quelques mois l’organisation du scrutin et ce, alors que les sondages sont pour l’heure particulièrement critiques pour la candidature de Boston.

– D’autre part, malgré les réticences du Comité de Candidature, Charlie Baker a tenu à rencontrer à et à s’entretenir avec les leaders de l’un des principaux mouvements d’opposants au projet de Boston. Si cela ne s’apparente pas à un soutien à la cause anti-JO, cette rencontre n’en demeure pas moins un argument de choix pour le clan des opposants.

– Enfin, et c’est peut-être là l’élément le plus déterminant dans le choix à venir de Charlie Baker : le positionnement de son électorat de base. Issu du Parti Républicain, Charlie Baker compte indéniablement sur ses électeurs pour promouvoir ses projets voire même pour de futures échéances électorales. Or, les derniers sondages démontrent une défiance forte des sympathisants Républicains vis-à-vis de la candidature olympique.

Pancartes électorales à l’occasion de la campagne pour le poste de Gouverneur du Massachusetts (Crédits – Page officielle Facebook de Charlie Baker)

Ainsi, 40% des électeurs Républicains se sont récemment déclarés opposés à la candidature de Boston, tandis que 23% seulement soutiennent le projet. A titre de comparaison, les indépendants – coeur de cible traditionnel dans les campagnes électorales américaines – sont également sur la même longueur d’onde : 24% soutiennent la candidature alors que 34% y sont opposés.

Dans le camp des Démocrates – parti du Maire de Boston -, 30% apportent leur appui à l’offre de Boston, contre 25% qui se déclarent opposés à une telle entreprise.

De fait, un soutien du Gouverneur à la candidature pourrait s’apparenter comme une trahison par son propre camp et avoir des conséquences politiques potentiellement néfastes pour Charlie Baker, d’autant plus si celui-ci venait à se présenter à une investiture politique plus élevé, à savoir l’investiture Républicaine pour l’élection Présidentielle de novembre 2016.

Aujourd’hui, cette idée relève de la politique-fiction. Mais les prochains mois pourraient venir bouleverser la donne. Contesté dans son propre électorat, Charlie Baker pourrait dès lors avoir des difficultés non-négligeables pour convaincre au-delà du Massachusetts.

11 pensées

    1. Ce qui voudrait dire surtout la fin de course aux JO 2024 pour les Etats-Unis; car il est presque trop tard pour tout changer d’un coup. Le 15 septembre arrive très vite.

      1. Tout à fait. La pression de l’USOC apparaît comme une tentative de la dernière chance.

        Actuellement, les opposants sont particulièrement remontés et mobilisés sur Twitter et interpellent directement le Gouverneur via le hashtag #SayNoCharlie afin de demander à Charlie Baker de ne pas soutenir la candidature.

        Ce dernier devrait attendre in fine la remise de l’audit. Mais les signaux sont loin d’être au vert aujourd’hui !

  1. Cette candidature s’enfonce dans les abîmes, le politique l’emporte sur le sportif. Bref, les J.O d’été échappe aux américains depuis presque 20ans, malheureusement ils n’ont toujours pas compris pourquoi. Le feuilleton de la candidature de Boston devient pénible à suivre, il serait presque souhaitable que l’Usoc se retire tout simplement de la course, sans chercher de ville de substitution (ce qui serait peu crédible, vu le délai restant d’ici au 15 septembre). Alors que les autres villes aspirantes montent en puissance, Boston est quasi invisible. Je reste persuadé que si Los Angeles ou même Washington rencontraient les mêmes difficultés, la seule image de « ville monde » suffirait à maintenir le navire à flot. Dommage que Boston n’est pas cette aura, pire car son image de ville intellectuelle peut, voir la dessert déjà.

    1. Effectivement, il serait plus malin pour eux de miser sur 2028 (avec une autre ville) qui pour moi serait plus propice à une candidature  » américaine », voir nord américaine; sauf si l’Afrique du Sud passe par là (l’Afrique n’ayant jamais eu les jeux).

      Boston était sans doute le choix de départ et de coeur de la plupart des membres de l’USOC, mais forcé de constaté qu’actuellement seul les villes dites « monde » (Londres, Paris, Rio,etc…), ont plus de capacités a absorber les contraintes et les dépenses d’une telle compétition que sont les JO.

      Los Angeles avait l’avantage d’avoir des équipements déjà existant auxquels un simple toilettage ou un agrandissement aurait suffit pour organiser les jeux sans trop de problème, car les membres auraient déjà une petite idée des lieux grâce à l’héritage de 1984, mais aussi par son aura international beaucoup plus grand que Boston en effet.

      Mais la chose que je remarque est que les américains cherche à tout prix, à ce que le Nord du pays (New York, Chicago, Boston) est également sa part du gâteau,car les jeux d’été,on soit eu lieu aux vers l’Ouest (L.A, 2 fois) soit vers le Sud du territoire (Atlanta). Seul Saint Louis y a bénéficié, mais cela fait 111 ans maintenant.

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